Ceux-ci ne sont, en fait, que de simples humains, sans
aucun pouvoir occulte susceptible de leur attribuer le qualificatif
de "mage"; leur soif de pouvoir et de richesses en ce monde
est, cependant, si forte, qu'ils acceptent, en échange de la réalisation
de tous leurs désirs, de servir ces véritables mages noirs qui, eux,
forment la Loge Noire dont dépendent les 99 autres.
Ces hommes se recrutent généralement dans les catégories
sociales où le pouvoir joue un rôle important que ce soit dans la classe
politique, le milieu bancaire ou le monde des affaires au plan international.
Cela ne signifie pas, néanmoins, que chaque homme politique ou que chaque
banquier doive, à la suite de cette lecture, être soupçonné d'une telle
adhésion. En réalité, 9081 hommes (l'addition théosophique de ces nombres
donne : 9+0+8+1=18=1+8=9; Neuf est le Nombre régissant la Manifestation
; 99 (9+9=18=9 aussi) implique des deux polarité de la manifestation
: le Bien Positif et le Bien négatif lequel, utilisé à l'encontre du
plan Divin devient "le mal";) en tout et de par le monde,
sont au service de la loge Noire de façon consciente. D'autres, à l'évidence,
sont utilisés sans pour autant savoir qu'ils contribuent à une immense
oeuvre de destruction.
L'Ordre de Thulé, si actif sous le IIIème Reich, est
une des manifestations de ces 99 Loges. En effet, la confrérie des Ténèbres
fut aussi à l'origine de la vaste boucherie de la dernière guerre lors
de laquelle, peut être pour la première depuis l'Histoire récente de
l'Humanité, les pratiques et emblèmes magiques furent si abondamment
affichés (voir la Swastika tournant dans le sens de la densification
et le pouvoir des signes runiques transcrivant le groupe des S.S.).
A l'effet de mieux comprendre comment la Loge Noire
et ses affidés agissent, nous souhaitons livrer à votre méditation quelques
lignes extraites de l'Oeuvre de Louis Claude de Saint-Martin, le Philosophe
Inconnu intitulée : "Le Crocodile, ou la guerre du Bien et du Mal".
Cet épisode est la description "symbolique" d'un cercle de
magiciens noirs, saisi et crayonné sur le vif de leurs opérations scélérates.
Elle montre comment la pile génératrice d'influences négatives est amorcée
et la chaîne électromagnétique bouclée afin que le Crime puisse techniquement
fonctionner...
Nous entrons dans le récit au moment ou le héros, Ourdeck
(Aoûr d'Aesch, la Lumière du Feu), pénètre dans un temple ou prêche
un redoutable Hiérophante, grand-maître d'un cercle de magiciens pervers,
et nous conte ce dont il est témoin :
"J'entre, je trouve un grand concours
de peuple assemblé et paraissant écouter un homme qui était assis
dans une chaire et leur parlait. Je pût, à mon aise, lire toutes les
paroles de son discours, parce que, comme il parlait seul, elles s'étaient
conservées d'une manière très distincte ; et je puis dire que ce discours
renfermait tout ce que la plus Sage Philosophie du Portique et du
Pirée a jamais enseigné de plus pur et de plus imposant, quant à la
sévérité des Principes et à la sainteté de la Doctrine."
"Mais chose étonnante ! indépendamment
de ces paroles visibles, et qui étaient sorties de la bouche de l'orateur,
j'en apercevais, dans son intérieur, qui étaient un peu moins marquées,
mais qui l'étaient assez pour que je pusse les lire et les discerner;
c'était comme des germes de paroles, dont les uns étaient presque
entièrement développés, d'autres à moitié, d'autres au tiers. Ce qui
me confondit et me remplit d'indignation, ce fut de voir que ces paroles,
que j'apercevais dans l'intérieur du corps de l'orateur, avaient un
sens absolument opposé à celles qui étaient sorties de sa bouche;
autant celles-ci étaient sensées, sages et édifiantes, autant les
autres étaient impies, extravagantes et blasphématoires, de façon
que je ne pus douter alors que cet orateur en avait imposé audacieusement
à son auditoire, et qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'il lui avait
débité..."
"Comme cet orateur traitait de
matières saintes et divines, et qu'il les traitait publiquement, il
fallait qu'il fît tous ses efforts, non seulement pour ne pas scandaliser
son monde, mais encore pour l'édifier; d'un autre côté, ces efforts
eux-mêmes contrariant ses sentiments intérieurs, il redoublait aussi
d'efforts en dedans, pour faire le contrepoids de ce qu'il était obligé
de débiter tout haut; et ce sont ces efforts secrets, qui, donnant
à ses pensée sacrilège un plus grand degré de fermentation, donnaient
en même temps au paroles internes qui en naissaient, une forme plus
déterminée et un caractère plus marqué..."
"...A force de l'examiner avec
attention, je remarquai encore qu'il sortait de son cœur comme un
courant de ces mêmes paroles impies et sacrilèges. Ce courant était
d'une couleur sombre et bronzée : il était double, c'est à dire qu'il
y en avait un rentrant et l'autre sortant; et le cœur de l'orateur
était à la fois comme le foyer et le terme de ce double courant :
ces effluves se succédaient avec rapidité, et s'étendaient dans le
Temple et même au-delà, car elles passaient outre par la grande porte
d'entrée ; mais comme je les voyais aussi rentrer par l'autre extrémité
de ce courant, et je résolus de le chercher à l'instant, en suivant
les traces très sensibles de cet extraordinaire phénomène."
"Je parcourus donc, non sans souffrir,
cette longue chaîne de paroles impies sortant du cœur de l'orateur;
je détournai mes yeux de tout autre objet, tant j'avais envie de satisfaire
ma curiosité... En sortant de la grande porte du temple, je vis ce
courant infect tourner à gauche dans une grande rue, au bout de laquelle
se trouvait une place elliptique assez vaste; il la traversait par
le milieu, et de là entrait dans une petite rue sombre, malpropre,
la alignée et d'une longueur à m'ennuyer; au bout de cette rue, il
en enfilait une autre, qui me parut encore plus désagréable, plus
sale et plus tortueuse. Mais ces dégoûts furent tempérés, en partie,
par la joie et l'espoir de trouver ce que je désirais avec tant d'ardeur;
car enfin, en regardant l'inscription de cette vilaine rue, je vis
qu'elle s'appelait "la rue des Singes"; et je n'eus pas
atteint la vingtième maison de cette rue, que ce double courant de
paroles qui m'y avait conduit, entra dans une porte au-dessus de laquelle
je vis écrit : "l'Hiérophante."
"Jugez de ma satisfaction. Je
ne doutai point que cet Hiérophante ne fût ce même personnage... que
je venais de voir prêchant dans le Temple. J'entre précipitamment
dans cette porte; je traverse, toujours à la lumière sombre
du double courant, une petite allée obscure, au fond de laquelle se
trouvait un escalier, dont une partie montait à des appartements supérieurs;
mais dont l'autre, recouverte seulement par une trappe, descendait
dans une cave, le courant se dirigeait sur cette trappe, je la lève
et je la suis jusque dans la cave, où j'arrive après avoir descendu
cinquante marches."
"Là, je trouve un grand emplacement
de forme pentagonale. Quatorze personnes étaient rangées tout autour
sur des sièges de fer, ayant chacune au-dessus de leur tête un nom
écrit, qui indiquait leur fonction et leur emploi dans cette assemblée;
au fond de cette cave, et sur une estrade élevée de deux gradins,
était un autre siège de fer plus ample que les autres et mieux travaillé,
mais vide; au-dessus de ce siège était écrit en grandes lettres :
"l'Hiérophante". J'eus alors une pleine conviction que j'avais
trouvé ce qui était l'objet de mes recherches."
"Indépendamment de ce courant
de paroles qui m'avait conduit jusqu'à cette cave et qui avait précisément
le fauteuil de l'Hiérophante pour second centre, il y avait de semblables
courants qui allaient depuis ce fauteuil de l'Hiérophante jusqu'à
la bouche de chacun des quatorze assistants, et qui retournaient de
leur bouche à ce fauteuil; de façon que je jugeai que cet Hiérophante
était comme l'ale de leur paroles, et qu'ils n'en était que les organes
et les instruments."
"Au milieu de la place était une
grande table de fer, ayant la forme pentagonale comme la cave, et
sur cette table, une espèce de lanterne de papier, transparente, également
pentagonale, et dont les côtés répondaient au côtés de la table et
à ceux de la cave; au centre de cette lanterne, il y avait une pierre
brune, mais luisante, et qui laissait voir à chaque assistant, des
mots et des phrases toutes entières, écrites sur les faces du papier
qui lui étaient correspondantes; et ces phrases répondaient aux paroles
que j'avais lues dans l'intérieur de l'Hiérophante."
"Devant son fauteuil, il y avait
une autre table oblongue, aussi de fer, et sur cette table, deux singes
de fer qui avaient chacun à chaque patte et au col, une chaîne de
fer rivée sur cette table; ce qui faisait dix chaînes. Devant ces
deux singes de fer, il y avait un gros livre dont les feuillets étaient
aussi en fer, et que je pouvais remuer et lire à mon gré."
"J'y lus clairement les traités
des différents émissaires des docteurs occultes, avec plusieurs conquérants
de la terre, et les horribles conditions sous lesquelles ils leur
livraient les nations de ce monde..."
"J'y lus que ces entreprises
avaient pour but de faire anéantir l'ordre de toutes choses, et d'établir
à sa place un ordre fictif qui ne fût qu'une fausse figure de la vérité.
On devait renverser tous les calculs, connus depuis, sous le nom de
calculs de Pythagore, et tellement les confondre, que l'esprit le
plus simple et le mieux conservé ne pût jamais en retrouver les traces."
"On devait ramener par cette même
loi tous les règnes de la nature et de l'esprit, à un seul règne;
toutes les substances, soit élémentaires, soit spirituelles, à une
seule substance; toutes les actions visibles ou occultes des êtres
à une seule action; toutes les qualités, bonnes ou mauvaises, vivantes
ou mortes, à une seule qualité; et ce seul règne, cette seule substance,
cette seule action, cette seule propriété, devait résider dans ce
chef de l'assemblée, ou dans ce Hiérophante, qui allait bientôt lancer
hautement dans le monde cette doctrine, et exiger pour récompenses,
dès son vivant, les honneurs de l'apothéose et sa divinisation, à
l'exclusion de tout autre Dieu..."
"Ourdeck, notre héros, frémit
d'horreur et d'indignation à la lecture de ce grimoire annonçant les
malheurs et la ruine devant fondre sur l'Europe et le Monde; mais
il découvrit qu'un Mage de Lumière doit lutter contre ce Hiérophante
des Ténèbres, afin de déjouer ses horribles trames et ruiner ses exécrables
projets. Le cœur d'Ourdeck (La Lumière du Feu), s'embrasa
du violent désir de connaître le Nom de celui par qui seraient sauvés
les hommes. Il poursuivit sont récit..."
"Ce désir s'empara tellement de
moi, qu'il fut comme un feu brûlant dans mon sein; mais bientôt ce
feu ne pouvant plus ce contenir en moi, il en sortit une Lumière d'une
blancheur ravissante, au milieu de laquelle je vis clairement le nom
d'Eléazard, et cela par trois fois consécutives..."
"Sachez donc qu'à l'instant où
ce nom d'Eléazard fut ainsi manifesté dans cette enceinte souterraine,
les quatorze hommes qui étaient assis sur des sièges de fer reprirent
la vie, en faisant des grimaces et des contorsions épouvantables;
sachez que les courants particuliers qui les liaient au fauteuil de
l'Hiérophante, se détachèrent de ce fauteuil, et rentrèrent dans ces
quatorze hommes, ce qui sembla rendre leur état plus violent; sachez
que les deux singes de fer qui étaient enchaînés sur la petite table,
furent détachés à l'instant; qu'ils devinrent vivants et engendrèrent
aussitôt chacun six autres singes vivants comme eux; que ces quatorze
singes se jetèrent comme des éperviers, chacun sur un des quatorze
hommes, et les dévorèrent tous."
"Sachez que l'Hiérophante m^me,
par une violente attraction, fut amené en un clin œil, depuis le Temple,
jusqu'à son fauteuil, où il me parut à lui seul plus tourmenté que
les quatorze autres; sachez aussi que les quatorze singes se précipitèrent
aussitôt sur lui, et le dévorèrent, après lui avoir arraché les yeux;
sachez que les quatorze singes, après avoir mangé tout le monde, finirent
par se manger les uns les autres, sans qu'il en restât vestige devant
mes yeux..."
Sachez enfin, qu'il se fit un tremblement
de terre si violent, que tout sembla prêt à s'écrouler sur moi. Mais
au milieu de ces scènes si effrayantes, une main invisible s'est emparé
de moi...; et elle m'a transporté, je ne sais par où ni par quel moyens,
jusqu'à cet égout de la rue Montmartre, où vous savez que j'ai pris
terre."
Ici, ce termine ce récit, écrit en 1798 !...
( Toute cette horreur n'est pas nouvelle ! ). lisez le avec attention
! Vous débusquerez, avec l'acuité de votre esprit et la lumière de votre
intuition, décrite sous une forme imagée, l'organisation secrète et
destructrice de notre planète..."