Les détracteurs

[1]   La façon dont les « preuves » de la culpabilité de Mme Blavatsky ont été prises en considération depuis un siècle est l’illustration même des difficultés rencontrées dans l’abord des sujets propres aux disciplines ésotériques. La procédure d’enquête employée est fautive sur tous les points. Elle est entachée de subjectivité au point d’ignorer systématiquement les éléments contraires aux a-priori avec lesquels les problèmes sont abordés. Le poids de ces préjugés est tel qu’une accumulation d’erreurs grossières et d’affirmations péremptoires, peut, un siècle durant, être prise au sérieux par des compilateurs qui ne se donnent pas même la peine de vérifier la validité de leurs sources.
inquisition
Galilé devant l’Inquisition romaine (23 septembre 1632) Peinture de Cristiano Banti
L’ignorance dans les domaines de la Philosophie ésotérique est aujourd’hui presque absolue parce que les rares tentatives qui ont été faites pour la divulguer ont toutes été accueillies avec la même mauvaise foi. Quiconque en rend témoignage en terme positifs est déclaré menteur ou stupide. Il suffit pour s’en rendre compte de regarder les articles d’encyclopédie consacrés à Paracelse (que l’on juge sans le lire et qu’on lit sans le comprendre), au Comte de Cagliostro (lequel ne fut jamais Joseph Balsamo), au Comte de St Germain (dont peu s’avisent qu’on le confond avec un aventurier, un certain Gauber, qui s’amusa à singer ses faits et gestes dans les salons parisiens), etc. Madame Blavatsky ne pouvait faire exception. Un siècle plus tôt, elle eût terminé sa carrière dans les cachots de l’Inquisition, en compagnie de Cagliostro. Elle aura seulement enduré les calomnies de la Société de Recherches Psychiques (S.P.R.) de Londres ou d’un René Guénon (pour ne citer que les plus connus), avant de connaître la discrète réhabilitation que finiront par lui valoir les mises au point de Walter A. Carrithers (alias A. E. Waterman) et Vernon Harrison.


[1] Nous avons utilisés ici, avec l’accord de l’auteur, de larges extraits tirés de « H.P. Blavatsky ou la Réponse du Sphinx », de N.R. Nafarre, Éd. Nafarre – 1992