La Vie apparente de Franz Bardon
et Sa Mission au XXe siècle

En ce qui concerne la vie d’un Être tel que Franz Bardon, on ne peut parler que de vie « apparente ». Ce constat, qui est le nôtre, s’applique aussi à la vie de tout Adepte. Et de fait, que sait-on de la vie réelle des Maîtres qui ont été à l’origine de la Résurgence de la Connaissance Hermétique sous le nom de « Théosophie » ? Qui est véritablement l’Être Qui s’est fait connaître, au XIXe siècle sous le nom de « Kout Houmi », par exemple ? Même interrogation pour les autres Adeptes… Qui furent-Ils vraiment, c’est à dire, à quoi furent dédiés leur vie et leur temps ? À divulguer l’Ancienne Sagesse, certes, mais encore ? Que font-Ils maintenant ? On effleure ici la question de la « mission » ponctuelle — par incarnation — d’un Adepte et celle-ci s’inscrit dans les fonctions que Chacun occupe au sein de la Fraternité de Lumière qui, si elle est parfois sommairement exposée, elle reste néanmoins couverte du voile de l’inéluctable et impénétrable discrétion nécessaire à leur Travail sublime d’Aide à l’Humanité. Aussi est-ce avec beaucoup de circonspection que l’on devra considérer la vie connue d’un Adepte, telle qu’elle s’est exprimée aux yeux de tous ceux qui l’ont approché – ses proches, ses amis et ses disciples. Il passe discrètement dans la vie, faisant le bien autour de lui, et c’est sporadiquement, çà et là, chez l’un ou chez l’autre qui l’ont rencontré, que surgit après coup une impression étrange de paix et d’avoir côtoyé un être « pas comme les autres ». Et que pourrait-on en dire de plus, en vérité ? « Comment pourrait-on reconnaître un praticien — étudiant, Adepte ou Mage — de l’Hermétisme ? Certainement pas à son aspect extérieur ! Il vit, travaille, mange, dort et se comporte comme tous les êtres humains mais il est à cent pour cent conscient !… »[1] Tout d’abord, répondons à une question qui revient avec récurrence : « Comment un Être tel que Franz Bardon – puisqu’Il est considéré comme un Véritable Adepte — a pu avoir une vie de famille, une relation intime avec une femme, son épouse ? » En d’autres termes « Comment a-t-Il pu assumer une relation sexuelle dans cet état d’Adeptat ? ». L’habituelle abstinence sexuelle de l’Adepte n’implique pas que Celui-ci ne puisse pas assumer une relation sexuelle contrôlée, c’est à dire effectuée dans le but de procréer parce que la naissance d’un être humain est souhaitée. À titre d’exemple, nous avons le Grand Marpa, dit le Traducteur, ayant atteint l’État sublime de l’Adeptat, qui était marié à une autre Adepte, Damema. Pourquoi les lecteurs ou les chercheurs en Hermétisme acceptent-ils l’Adeptat de Marpa et de bien d’autres et hésitent-ils à attribuer le même état d‘être, à cause du mariage, à Franz Bardon ? Considérons la vie « officielle » de ce Grand Mage. Nous savons qu’il était Médecin ; il avait reçu son diplôme à Münich avant la Seconde Guerre Mondiale mais celui-ci n’avait pas été reconnu ensuite par les Autorités tchèques, ce qui explique qu’il n’exerça plus la Médecine qu’au titre de Thérapeute. « Le Maître guérissait les pauvres diables généralement déclarés perdus par la Médecine officielle. De tous les coins d’Europe on venait lui demander secours. Ainsi se fit-il la réputation de traiter chacun avec les meilleurs médicaments qui soient ».[2] Dans cet ordre d’idées, nous savons aussi, qu’il élaborait lui-même les médicaments dont profitaient ses patients. C’était des remèdes exceptionnels : «  Le Maître s’en servait [des plantes] pour préparer des teintures, des gouttes, des extractions alchimiques, des quintessences et des élixirs spagyriques… Après la fermentation, la masse était filtrée et retravaillée à la manière alchimique. » [3] S’Il était donc officiellement Thérapeute, Franz Bardon était aussi « graphologue » (expert auprès des Tribunaux), astrologue, devin par un simple regard sur une personne… Il faisait le bien ; il soignait ; il aidait ; puis, finalement donna des bribes de la Connaissance Sacrée dans les Trois volumes qui composent son Œuvre littéraire. Il était beaucoup de choses…. mais rien qui ne pût vraiment faire savoir ce qu’Il faisait précisément et en réalité. Un Être de cette envergure, vient-Il au monde pour faire quelques expériences d’Occultisme Pratique sur la scène de Théâtres divers ? Vient-Il pour aider et guérir les hommes ? Vient-Il pour enseigner la Science Sacrée ? Oui, tout cela à la fois mais il y a plus encore. On pourrait dire que toutes ces activités visibles et connues ne sont que « la cerise sur le gâteau », que l’expression publique de la Bonté. Mais l’expression plus profonde, totalement cachée et plus douloureuse aussi de cette Bonté Fondamentale qui est le Centre de Gravité d’un Adepte, est un Travail Occulte, lié à Ses Compétences particulières, au profit de l’Humanité et effectué en accord et avec le concours de tous les Frères de Lumière. Et ce Travail, que même ses proches ne soupçonnaient pas, quel était-il ? Tel Apollonius de Tyane qui, de nuit, opérait magiquement et « réorganisait » les légions de démons afin que celles-ci n’outrepassassent pas leur fonction auprès des humains — Franz Bardon, en continuation de ce « vieux travail » effectué déjà au premier siècle de notre ère — partait de nuit et … «  Avant minuit, il se relevait, buvait un café très fort… et se préparait ensuite à sortir pour effectuer ses Évocations Magiques… Il prenait sa canne dans laquelle était intégré un poignardIl s’habillait chaudement… Il ne disait jamais où cet endroit était… ».[4] Il serait présomptueux, pour ce qui nous concerne, d’affirmer pouvoir présenter clairement la totalité de la « Mission » d’un Adepte alors que celle-ci est recouverte du voile de la plus grande discrétion. De ce que nous connaissons, toutefois, sur ce sujet, nous pouvons dire que, sa Mission a été d’œuvrer fortement et principalement, avec l’aide de Ses Frères, d’autres Adeptes, « à sceller la Porte du Mal » à un moment crucial que traversait notre Planète lors de la Seconde Guerre Mondiale. On ne peut en effet, sans recourir à la Connaissance occulte, comprendre dans quel terrible enjeu notre planète et son humanité se sont trouvées endiguées au milieu du siècle dernier. Beaucoup de livres ont paru, après coup, très intuitifs, pertinents et, somme toute, très bien au fait de ce qui s’est passé et à quoi nous avons échappé… Mais sait-on vraiment que le seul concours de la bonne volonté des peuples réunis face à la pieuvre totalitaire — à l’épicentre nazi —  n’a pas suffi pour arrêter le Mal ? Que ce dernier était « alimenté de l’Espace… » et que sa soumission nécessitait l’exercice d’une Force Transcendante, d’une puissance au-delà de celle que nous, pauvres humains, sommes capables de manifester même en des temps des plus héroïques ? Cela a été un terrible combat, non seulement pour nous, les humains, mais pour les Frères de Lumière. Dans cette guerre les Forces des Ténèbres se déchaînèrent encore plus concrètement qu’à l’accoutumée pour procéder au règlement — partiel — du très vieux Karma de l’Humanité, le Karma « atlante ». Fidèle à cette Ligne Initiatique de l’Occident  (lié, bien sûr à la Fraternité Transhimalayanne), tout comme Saint Germain au XVIIIe siècle, Franz Bardon était « le » Maître Rose+Croix. En effet, « dans différentes lettres, au cours de son arrestation, il signa en sa qualité de Membre de la Confrérie des Rose+Croix »[5]. Nous avons, d’ailleurs, un document, signé de Lui, « F. Bardon, Initiateur de la Rose+Croix », c’est à dire « Celui Qui transmet l’Initiation aux Adeptes-mêmes de la Rose+Croix… ». Ceux et celles qui savent ce que la Rose+Croix représente dans la Tradition Hermétique de l’Occident, comprendront aisément quelle référence auguste est sous-jacente à cette simple signature… Il souffrit donc, en prenant un corps qui ne correspondait pas à son Évolution spirituelle. Mais « il ne laissait rien voir d’autre de ses souffrances… »[6] et « quand je lui en demandais la raison (de ses idées noires), il répondait que le Karma du vrai Franz Bardon dont il avait pris le corps physique le gênait énormément. »[7] S’Il n’avait pas, toutefois, pris ce corps — par incorporation — Il n’aurait pu effectuer sa Mission. En effet, le corps physique correspondant à son Évolution n’aurait pas été pourvu des souillures (physiques-éthériques) nécessaires (en raison des Lois Universelles) à la réalisation de cette Mission : ces souillures devaient attirer la rétribution karmique sous forme de tortures et de maladies… En subissant ces souffrances — qu’un autre corps, pur, propre, n’aurait pas attirées — Franz Bardon capta et prit sur lui une charge énorme des énergies nocives ambiantes pour les transmuter avant que celles-ci ne frappassent plus durement autrui… C’est là aussi un Travail Christique de Sa part[8]. Que tout cela retourne sous le Voile. Rien ne peut être ajouté « car l’obligation de silence sur de nombreux sujets n’a pas été levée »[9]. Nous avons de Lui un Enseignement exceptionnel, un cadeau précieux qui permet à l’être humain non seulement de s’élever vers l’Esprit Un mais aussi de connaître et d’appliquer des moyens qui ouvrent les « yeux » et les « oreilles » sur les Mondes subtils afin qu’il puisse saisir ce qui « s’y passe »… et se préserver ainsi des forces que manipulent ceux qui destinent depuis longtemps l’Humanité à sa perte… En cela sa Mission éducatrice s’inscrit dans l’œuvre de Lumière poursuivie par les Adeptes à chaque dernier quart de siècle car s’il donna ses ouvrages dans la première moitié du XXe siècle, ceux-ci ne prirent un réel essor que dans le dernier quart de ce siècle. Nous conclurons à ce très bref aperçu de la vie et de la Mission de Franz Bardon par ce que dit de Lui, Lumir, son fils : « Lorsque mon père vivait encore parmi nous, je ne ressentais pas qu’il était différent des autres hommes ; son environnement, d’ailleurs, avait la même impression que moi. Sa manière d’être et de s’habiller ne le distinguait pas d’un simple paysan. Il savait parfaitement bien s’adapter au rôle qu’il avait à jouer sur Terre. Ce fut seulement plus tard, dans la Lumière de son  Œuvre, que je reconnus qu’il s’agissait là d’un Géant qui vint apporter aux hommes la Lumière qui leur permettrait de traverser les ténèbres de l’ignorance et d’aller vers Dieu[10] »

(1) « Souvenirs de Franz Bardon » – de L. Bardon et du Dr. K. – p. 33 [retour] (2) Op. cit. – p.21 [retour] (3) Op. cit. – p.21 [retour] (4) Op. cit. – p.22 [retour] (5) Op. cit. – p. 29 [retour] (6) Op. cit. – p.27 [retour] (7) Op. cit. – p.38 [retour] (8) Une grande partie de l’humanité qui a souffert dans son corps à cette époque, non seulement évacuait un karma personnel mais a pris en charge, sans le savoir — mais l’Âme de chacun savait… — ces énergies horribles frappant le monde [retour] (9) Op. cit. – p. 29 [retour] (10) Op. cit. – p.17  [retour]