Problématique liée au Rapport Hodgson

« Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n’échapperais pas à la calomnie » William Shakespeare Extrait de Hamlet

L’élément fondamental du Rapport Hodgson était le résultat de l’analyse graphologiqueeffectuée aux fins de découvrir si les lettres que Mme Coulomb avait en sa possession étaient bien de l’écriture d’H.P. Blavatsky ; ces lettres, rappelons-le, auraient contenus des « aveux » de la part de Mme Blavatsky à Mme Coulomb de la « fabrication » des Lettres des Adeptes et donc d’une origine frauduleuse de celles-ci.
La problématique sous-tendue par le résultat de cette analyse graphologique recèle deux questions :
  1. les capacités psychiques de Madame Blavatsky ayant produit des « phénomènes occultes » sont-elles authentiques ?
  2. les Lettres des Mahatmas ont-elles vraiment été envoyées par des Adeptes ?
La réponse à cesdeux questions est essentiellepour le public de cette fin de XXe siècle — et des siècles à venir, d’ailleurs — car chacune implique la réponse à LA question fondamentale que posent la vie et de l’œuvre d’H.P.B. : l’Authenticité des Sources de l’Enseignement contenu dans « La Doctrine Secrète » écrite par H.P.B et donc la valeur et la véracité de ces Enseignements.

Et de fait :

  • si les lettres possédées par Mme Coulomb sont bien de la main de Mme Blavatsky, les « aveux » de cette dernière relatifs à la « fabrication » des Lettres des Adeptes doivent être considérés comme tels et donc, les Lettres des Adeptes ont véritablement une origine frauduleuse ; par conséquent, on est en droit de se poser la question subsidiaire : l’existence des émissaires de ces lettres est-elle bien réelle ?
  • mais si les lettres possédées par Mme Coulomb ne sont pasde la main de Mme Blavatsky, les « aveux » de cette dernière relatifs à la « fabrication » des Lettres des Adeptes doivent être considérés comme nuls et non avenus et donc, les « Lettres des Mahatmas » ont authentiquement été envoyés par des émissaires autres que la personne de Mme Blavatsky ; par conséquent, on n’est plus en droit — par la simple cohérence de la pensée — de se poser la question subsidiaire relative à la réalité de l’existence de ces émissaires (que ceux-ci soient considérés comme des « Adeptes », des « Mahatmas », des Êtres exceptionnels détenant une Connaissance Occulte exceptionnelle aussi, est une autre question qui sera étudiée ultérieurement).

Pour élaborer une réponse à ces deux questions, nous devons:

  • savoirsi les « preuves » dont les accusateurs d’H.P.B. prétendirent disposer contre elle au sujet des « phénomènes », notamment au sujet des Lettres des Mahatmas, qu’elle produisit étaient vraiment telles et par conséquent,
  • nous assurer de l’impartialité et de la minutieuse investigation avec lesquelles devait — aurait dû — être faite l’analyse graphologique d’Hodgson aux fins de découvrir si les lettres que Mme Coulomb avait en sa possession étaient bien de l’écriture d’H.P. Blavatsky.
Si l’on avait pu croire Mme Blavatsky sur parole, ainsi que de nombreux témoins qui avaient considéré comme impossible un trucage de ses « phénomènes » et notamment la réception des « Lettres des Mahatmas », la question aurait été plus simple. Aussi étonnantes qu’elles fussent, les explications que donna H.P.B. étaient suffisantes pour rendre compte de tous ses « phénomènes ». Alors l’enquête aurait dû uniquement porter sur ce type de ressources, encore cachées ou non développées, de la psyché humaine. Remarquons, toutefois, que la force de la présomption favorable réside dans la qualité des multiples témoins directs des démonstrations d’H.P.B. Il faut toujours se souvenir que ceux-ci ne furent pas plus dépourvus de jugement que le lecteur contemporain, intelligent et soucieux, à juste titre, de ne pas s’en laisser compter. Leurs témoignages sont agrémentés de toutes les considérations qui démontrent leur prudence et leur capacité d’examiner lucidement chaque hypothèse de fraude. Le récit, entre autres, qui est donné par Dr Hübbe Schleiden et de M. Rudolph Gebhard – qui furent confrontés à des manifestations différentes de ces envois de « messages » de la part des Mahatmas, et ce, à des centaines de kilomètres d’H.P.B. – fournit à lui seul matière à se former une opinion en faveur de Madame Blavatsky. Il faut encore rappeler que c’est à la suite d’un contact très amical du Colonel Olcott, alors Président de la Société Théosophique, avec la Société de Recherche Psychique, que celle-ci s’était intéressée à l’extraordinaire « cas » de Mme Blavatsky. H. S. Olcott et A. P. Sinnett déploraient, en effet, que pareil déploiement de prodiges se déroulât toujours en petit comité, en fonction du « caprice » d’H.P.B. Ces deux esprits « occidentaux » rêvaient depuis longtemps de voir contrôler ces phénomènes par une instance scientifique compétente. Ils attendaient de ses conclusions qu’elles levassent les ambiguïtés entourant nécessairement des « expériences » produites en dehors de tout contrôle d’une compétence reconnue. Une enquête a été faite, cent ans plus tard, par le Docteur Vernon Harrison, sur le déroulement de celle qu’avait faite son prédécesseur en 1884-1885 sur l’analyse graphologique et sur l’interrogation des témoins oculaires des « phénomènes » produits par Mme Blavatsky.

C’est là le contenu du Rapport Harrison d’avril 1986.

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