Une approche initiale partisane

Paul Johnson utilise des documents — soit neutres (historiques) — soit délibérément hostiles à Mme Blavatsky

 

Malgré l’intégrité d’historien qu’il prétent donner à sa démarche, il n’a jamais consulté pour la rédaction de ses ouvrages des sources favorables à Mme Blavatsky ou des écrits de témoins directs de la vie de celle-ci (A) ; il a opéré une selection partiale dans certaines autres (B). L’a priori hostile à Mme Blavatsky éclate de façon patente dans sa tentative d’idientifier les Maîtres de cellec-i.

A – Les sources manquant à la documentation de Paul Johnson
  • les sources dites « de premières mains », celles rédigées par les témoins occulaires des faits et gestes de Mme Blavatsky :
  1. « Old Diary Leaves » de H.S. Olcott en 4 volumes : un journal minutieusement tenu au fil des années ;
  2. « La vie extraordinaire de Mme Blavatsky » de A.P. Sinnett ;
  3. « La Doctrine Secrète et Mme Blavatsky » de Constance Wachtmeister ;
  4. les « Lettres à A.P. Sinnet » de Mme Blavatsky ;
  5. les compte rendus épars de ses proches (sa sœur, sa nièces) ou de ceux qui la rencontrèrent (les Guébhard en Allemagne, ou du Dr Hübbe Schleiden).
Témoignages qui concordent tous en faveur de l’Initiée russe…
  • les sources que H.P.B. donne elle-même au sujet du Kiu-Té. Ce texte himalayen secret qui fonda l’Enseignement qu’elle divulgua : la référence au jésuite T. Della Penna qui publia en 1730 (et republié à Paris dans le Nouveau Journal Asiatique en 1835) le récit de son voyage au Tibet, faisant état — dès le XVIIIe siècle donc ! — d’un livre sacré appelé Kiu-Té.
  • les documents de « réhabilitaion » d’H.P.B. :
  1. le Rapport du Dr Harrison d’avril 1986, expert en graphologie, membre de la Société de Recherche Psychique de Londres, reniant le contenu infamant à l’égard d’H.P.B. du Rapport Hodgson de 1886 ;
  2. les travaux de l’éminent Tibétologue David Reigle, effectués sur les rouleaux portant inscrits des textes sacrés, rescapés du Tibet suite à l’invasion chinoise, découverts en 1981, qui concluent en cette phase magistrale : « Depuis l’identification évidente des Livres de Kiu Te (rGyud-sde) comme étant les Tantra bouddhistes tibétains, en 1981, je me suis longtemps douté que le « Livre de Dzyan », duquel les Stances de « La Doctrine Secrète » étaient traduites, pouvaient être le Mûla (Racine) Kâlachakra Tantra perdu. » (D. Reigle, « Light on the Dzyan : Kalachakra », Symposium on H.P.Blavatsky’s Secret Doctrine, Proceedings Sat. & Sun. Juillet, 21-22, 1984, Wizard Bookshelf, San Diego, California.) Les ouvrages de D. Reigle que Paul Johnson ne consulta pas sont, notamment :
  • « The Books of Kiu te – or the Tibetan Budhists Tantras – a Preliminary Analysis » (Wizards Bookshelf, San Diego, 1983) ;
  • « Light on the Dzyan : Kalachakra », Symposium on H.P.Blavatsky’s Secret Doctrine, Proceedings Sat. & Sun. Juillet, 21-22, 1984, (Wizard Bookshelf, San Diego, California. 1984).
  1. L’existence, grâce à leur récente découverte, de ces rouleaux transhimalayens, dont le contenu est la perpétuelle référence d’H.P.B. et de ses Maîtres — transhimalayens aussi, donne tout crédit à celle-ci sur la véracité de ses dires.
  2. Le jugement laudatif qu’ont porté sur H.P.B. et sur l’œuvre de celle-ci des Maîtres reconnus de la Spiritualité Orientale (le IXe Panchen Lama, D.T. Suzuki, le Lama K.Dawa Sandup, etc.) qui, eux, avaient la capacité de cerner « la réalité occulte » (ce que P. Johnson ne se reconnaît pas !)
Paul Johnson, en sa qualité d’historien et aux fins d’asseoir des « découvertes » sur des bases documentaires solides, devait — c’était une obligation — consulter TOUTES les sources relatives au sujet qu’il se proposait de traiter. Il avait à sa disposition — et à cette fin — les sources plus récentes, celles qui parurent au cours du XXe siècle pour ce qui concerne les éloges d’Initiés orientaux et celles véritablement contemporaines : les travaux du Tibétologue David Reigle (1984) et le Rapport Harrison de 1986. Pourquoi Paul Johnson ne jette pas un regard sur des documents précieux, concernant le sujet qu’il traite, parus respectrivement six et quatre ans avant la rédaction de son propre ouvrage ? Cette négligence est, dans ce débat, inexcusable[1]. B – Une sélection partiale a été faite dans certaines sources 
  • les sources d’écrits contemporains à celle-ci, (« les Lettres des Maîtres de la Sagesse et les Lettres des Mahatmas » qui fourmillent de détails précis, de dates, de précisions de lieux, etc. éclairant indéniablement l’aventure spirituelle d’H.P.B. ; Paul Jonhson choisit des éléments tronqués susceptibles de conforter ses thèses sans même prendre en considération le vaste contenu de ces lettres.
La démarche a priori hostible à Mme Blavatsky éclate de façon patente dans sa tentative d’idientifier les Maîtres de celle-ci.  

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[1] La lacune ou négligence de Paul Johnson n’empêchèrent pas ce dernier de s’étonner amèrement de ce que N. R. Nafarre dans son livre « H.P.Blavatsky ou la Réponse du Sphinx » ne fît pas mention de son ouvrage. N.Nafarre n’avait pas connaissance du livre de Paul Johnson en 1991-92 lorsqu’il rédigeait le sien ; il répara cette « erreur » non seulement en le citant dans la 2e édition de son titre (1995) mais en ajoutant un Appendice (Appendice III – P.P . 618-632) en réponse aux thèses de Paul Johnson, Appendice que nous avons repris ici en le pésentant différemment.