Les Maîtres et H.P. Blavatsky

Si la question de l’identité des Instructeurs d’H.P.B. demeure à ce jour teintée de mystère cela tient essentiellement au fait que les « masques » employés par H.P.B. — seule source à leur sujet —, sont des « voiles » accumulés pour en éviter précisément toute identification et protéger la discrétion dont Ils s’entouraient. Ces données ne permettent aucun recoupement fiable mais de simples conjectures, dans l’hypothèse, au demeurant très fragile et parfaitement gratuite, qu’il s’agirait de personnalités repérables dans l’histoire indo-tibétaine ou proche orientale. L’identité — mais non pas l’existence — des « Maîtres de Mme Blavatsky » demeure donc une énigme, et le restera peut-être. (Voir « Les Maîtres de Sagesse ») Pour ce qui nous concerne ici, il nous faut comprendre les rapports que les Maîtres entretinrent avec H.P. Blavatsky et ce qu’Ils voulurent d’elle.

1 – Rapports entre les Maîtres et H.P. Blavatsky

A) – Il semble que ce fût d’abord des rapports de « protection ». Dès la tendre enfance d’H.P.B., les proches de celle-ci furent surpris par l’étrange protection qui semblait entourer leur parente qui, n’ayant peur de rien, battant champs et campagne en vrai garçon manqué, montant à cheval comme un cosaque, se trouvait souvent dans des situations très dangereuses. Les témoignages de sa sœur et d’autres membres de sa famille sur cette enfance et adolescence hors normes ont été fidèlement reproduits par A.P. Sinnett dans « La Vie extraordinaire d’Helena P. Blavastky » (Ed. Adyar). Sauvée mystérieusement d’une ruade de cheval lancé au galop, la jeune fille baignait constamment dans une atmosphère où « l’irréel », « l’immatériel » se mêlait sensiblement au vécu de l’existence concrète. Elle voyagea beaucoup, on le sait, et dans des conditions peu opportunes pour une femme… mais la « protection » la suivait toujours : « C’est ainsi que d’une façon ou d’une autre elle parvint toujours à s’en tirer sans dommages… ». (Cf. op.cit p. 45). En réalité, que ce fût dans sa tendre enfance ou dans son adolescence en Russie, ou plus tard au milieu des cercles magiques de Vaudou à la Nouvelle-Orléans, ou alors, sur les routes d’Égypte ou d’Asie, elle sentait et voyait Celui dont émanait cette Auguste Protection : « Elle avait la vision d’un protecteur âgée [qui lui paraissait âgé car elle était encore un petit enfant] dont l’aspect imposant dominait son imagination. Le protecteur était toujours le même, ses traits ne changeaient jamais ; plus tard elle le rencontra dans son corps physique et le reconnut comme si elle avait été élevée en sa présence ». (Cf. op.cit p. 33). B) – La rencontre et des rapports « d’instruction » H.P. Blavatsky s’est tellement acharné à voiler tout ce qui pouvait donner à quiconque une piste sur ses relations avec les Maîtres que même la première rencontre avec le Mahatma Morya est difficile à situer. Elle semble mélanger sciemment deux rencontres en en faisant qu’une : celle de juin 1850 et celle d’août 1851 (Voir « Éléments biographiques » et « H.P. Blavatsky ou la Réponse du Sphinx » de N.R. Nafarre ») Quoi qu’il en fût, la rencontre, dans un corps physique et non plus en perception subtile, eut lieu à Londres. Par la suite elle rentra en contact avec d’autres Adeptes, tels Hillarion Smerdis, un Grec de Crête, Sérapis ; Ceux-ci oeuvraient la Grande Loge Blanche, dans la Section Égyptienne de celle-ci ; elle accomplit pour elle de nombreuses missions. Ces Adeptes ont laissé de nombreuses lettres qui révèlent les rapports qu’Ils entretenaient avec H.P.B ; puis avec le Colonel Olcott. (Cf. Lettres des Maîtres de la Sagesse – Édit. Adyar – 2 tomes). Puis, elle rencontra Celui Qui allait devenir « le 2e Instructeur de la Théosophie », le Mahatma Kout Houmi (K.H.). Elle-même précisa : « Il existe dans l’Himalaya un noyau d’Adeptes de différentes nationalités ; le Tashi Lama (Panchèn] les connaît et ils agissent de concert… Mon Maître [Morya] et K. H. comme plusieurs autres, que je connais personnellement, vont et viennent à cet endroit ». (Propos de H.P.B. dans la préface de l’édition chinoise de « La Voix duSilence » -1927). H.P.B. reçut un Enseignement Occulte directement des Mahatmas ; à ce sujet elle dit « Je n’ai jamais non plus reçu d’instruction « sous le toit » des moines.… J’aurais pu vivre dans une Lamaserie masculine, comme le font des milliers de laïcs, hommes et femmes ; et j’aurais pu avoir reçu là mon instruction… Mais je n’ai jamais rien prétendu de tel, et cela pour la simple raison qu’aucun des Mahatmas dont les noms sont connus en Occident ne sont des moines… ».

2 – Ce qu’Ils voulurent d’elle

Voir : Les Maîtres orientaux, et la Formation de la Société Théosophique