Définition de cette Authenticité

  La Doctrine Secrète » (« The Secret Doctrine », deux tomes en un volume, paru à Londres en 1888), œuvre majeure d’H.P. Blavatsky, est présentée par son auteur comme la révélation d’une Doctrine Occulte que ses Instructeurs, notamment les Mahatmas Morya et Koot-Homi, attachent (dans les Lettres des Mahatmas à A. P. Sinnett) à « l’École Arhat Transhimalayenne ». On a longtemps prétendu que les Enseignements que Mme Blavatsky avait reçus du Bouddhisme étaient de seconde main, que ceux-ci — d’après l’exposé qu’elle en faisait — différaient à tel point des enseignements exotériques connus, que l’assimilation qu’elle en eut ou l’authenticité de ses Sources étaient à mettre radicalement en cause. En fait, nul ne s’opposera, avant sa mort, aux prétendues compétences de ses détracteurs, sinon les quelques amis qui l’ont côtoyée assez longtemps pour être définitivement convaincus de l’authenticité de sa forma­tion aux côtés de ces fameux Adeptes auxquels elle se référait sans cesse. Aujourd’hui, on en reste encore — en France du moins — le plus souvent à la sanction des soi-disant « spécialistes occidentaux du Bouddhisme et de l’Hindouisme », tels ses contemporains Arthur Lillie, et Coleman, ceux-ci considérant « La Voix du Silence » — un petit chef d’œuvre de Mme Blavatsky — comme un salmigondis de textes empruntés à l’Inde védique plutôt qu’à la littérature tibétaine. René Guénon fit école en reprenant ces arguments. Il n’eut pas de mots assez durs pour dénoncer en Mme Blavatsky un imposteur, ce que proclamèrent en écho Papus et nombre d’occultistes occidentaux du début de siècle, lesquels, sans l’avouer ouvertement, n’acceptaient pas qu’une femme pût intervenir d’une manière quelconque et avec autorité dans le débats multiséculaire sur des Sciences Occultes, craignant, de plus, pour la crédibilité qui fondait leur propre « carrière »… En réalité, deux facteurs amènent le discrédit dont reste entouré le personnage de Mme Blavatsky et deux autres frappent directement son œuvre : a) — le discrédit quant à sa personne tient aux faits que :
  1. femme, elle venait s’immiscer dans un discours resté une exclusivité masculine depuis la nuit des temps ;
  2. dotés de facultés psychiques incontestables, elle bouleversait sur son passage toutes les idées reçues relatives aux lois « naturelles » par l’accomplissement de « phénomènes » surprenants et inexplicables en l’état des connaissances du monde.
b) — le discrédit quant à son œuvre  tient :
  1. au déni de sa compétence en matière de Doctrines orientales ;
  2. à la négation de l’authenticité des Sources de son Initiation.
Ce dénigrement, toutefois, relève d’un état des questions datant du siècle dernier. Cent ans plus tard, aujourd’hui, donc,  l’authenticité de la démarche pionnière d’Helena Blavatsky s’est trouvée cautionnée par des autorités dont la crédibilité scientifique dépasse largement celle de quelques détracteurs qui firent beaucoup de bruit  à son époque. C’est ce que nous allons aborder en posant des questions dont la réponse confortera la vérité des affirmations de Madame Blavatsky : Le fonds de cet Enseignement réside-t-il dans les documents très anciens et ignorés de la majeure partie des Occultistes orientaux et a fortiori Occidentaux ? (Ancienneté et caractère secret des documents fondant la Doctrine Secrète)