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Paganisme : origine et sens de ce mot


Depuis l’Empereur romain Valentinien, et plus précisément depuis l’an 365 de notre ère, le mot « païen » et son dérivé « paganisme » furent frappés d’une connotation très péjorative : ils stigmatisèrent « la régression », « la résistance » au progrès spirituel que se disait apporter la religion nouvelle, le Christianisme.

En effet, le sens initial du mot « païen » vient du mot « pagé » qui, dans le dialecte grec (le dorique) désignait la fontaine villageoise, puis, par report de sens, à ceux qui se rendaient à cette fontaine, les campagnards.

Les Pères de l’Eglise étendirent le sens de « pagani » (les campagnards qui se rendaient à leur fontaine) à tous ceux qui ne révéraient pas leurs affirmations théologiques et restaient fidèles à l’ancienne appréhension de l’Univers.

Ainsi, toute la Sagesse Antique – c’est à dire toutes les perles de la Connaissance Hermétique Egyptienne et orientale que la Pensée grecque avait réussi, par le génie qui fut le sien, à réunir -–fut-elle affublée de ce nom au sens si dérisoire : Paganisme ! Dans cet ordre d’idées, et dès la fin du IVème siècle, la Philosophie, la Science, les Mathématiques, la Médecine constituèrent « la voie de la perdition » face à celle de l’ignorance, considérée par les Pères de l’Eglise comme « la voie du salut ».

En réalité, cette Ancienne Sagesse et ses Mystères, loin d’être une culture périphérique, grossière et rurale, pétrissait la fine fleur de l’Hellénisme et s’épanouissait au sein des élites urbaines. Ce fut ce que l’Eglise détruisit systématiquement – écrits, temples, récupération des lieux de Culte – au point d’en faire oublier la grandeur. Pourtant, cette nouvelle religion, s’alimenta à cette Connaissance même qu’elle anéantissait pour en extraire – en déformant et en tronquant - ses propres dogmes et son cérémonial théurgique. Puis elle appela « démonisme » tout ce qu’elle ne comprenait pas et qui était antérieur à sa propre élévation. (et encore, si le Christianisme avait gardé intact le produit de son pillage, nous aurions eu l’Antique Sagesse présentée sous un autre nom et cela n’aurait été de moindre gravité, mais il tronqua tout ce qu’il toucha).

Comment expliquer ce cours tragique qu’emprunta l’Histoire de l’Occident si ce n’est par l’errance des passions et la stupidité humaine ? Et sans la préservation des Textes par les Pères syriaques puis par les Ecoles d’Hârran et de Bagdad, sans l’audace des Hermétistes de la Renaissance, puis sans l’éveil des « Lumières » au XVIIIème siècle, qui secouèrent l’oppression catholique et romaine, aurions-nous aujourd’hui une Science, une Médecine, une ouverture de la Tradition Initiatique et, plus généralement, l’accès aux Sciences dites « occultes » ?

Comment enfin extirper l’Image du Christ de ces turpitudes et lui redonner, dans le cœur des hommes, la place de choix qu’Elle mérite ? On est tenté, en effet, de « jeter le bébé avec l’eau du bain ».

Mais il convient de ne point renier, sous prétexte de retour aux Sources de l’Hermétisme, au « Paganisme », les Principes Christiques car on ouvrirait alors sur le monde les portes de la barbarie laquelle risque toujours de s’ériger sur l’esprit élitiste et inégalitaire ; le monde entier paya chèrement le manquement à ces Principes lors de la Deuxième Guerre Mondiale.

En vérité, les Principes Christiques devaient enrichir le Monde Antique et non détruire ce dernier. Ils se fondaient sur une ouverture croissante aux masses des Mystères (réservés à une élite), une divulgation de l’Ancienne Sagesse à tous, sans distinction de race, de sexe, de caste ou de croyance. Ce qui devait donc être une révolution dans la dispensation de la Connaissance devint une aberration par l’ignorance.

C’est donc de cette approche de la Connaissance de l’Univers et de l’Homme, facilitée et favorisée envers tous les êtres, que les Adeptes firent leur Programme pluriséculaire, afin de nous libérer de la souffrance et donc de « l’ignorance et de la mort » (spirituelle) ainsi que le précisa au début du XVIIème siècle la fameuse « Fama Fraternitatis » rosicrucienne.(Voir « le Programme des Adeptes 6).

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