Glossaire Théosophique

ASHTAR VIDYA (sans.). Le plus ancien des ouvrages hindous sur la Magie.
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     JAMBLIQUE (gr.). Grand Théurge, mystique et écrivain des 3e et 4e siècles, Néo-platonicien et philosophe, né à Chalcis en Coelésyrie (Syrie Creuse, entre les Monts du Liban, N. d. T.). [….] On peut l’appeler le fondateur de la Magie Théurgique chez les Néo-platoniciens et celui qui avait fait revivre les Mystères pratiques hors des Temples et Sanctuaires.

Tout d’abord, son école fut distincte de celle de Plotin et de Porphyre, fortement adversaires de la Magie Cérémonielle et de la Théurgie Pratique parce que dangereuse, quoique, plus tard, il convainquit Porphyre de sa justification en certains cas, et tous deux, maître et élève, crurent fermement à la Théurgie et à la Magie, dont la première est certainement la façon la plus élevée et la plus efficace de communiquer avec son Égo Supérieur par l’intermédiaire de son propre corps astral.

La Théurgie est une Magie bienveillante, et elle devient goëtique ou sombre et mauvaise seulement quand on en use pour la nécromancie ou à des fins égoïstes; mais une telle Magie ténébreuse n’a jamais été pratiquée par aucun Théurge ou Philosophe dont les noms nous sont parvenus non entachés d’une mauvaise action quelconque. Porphyre (qui devint l’instructeur de Jamblique en philosophie néo-platonicienne) en était tellement convaincu que, quoique ne pratiquant jamais la Théurgie lui-même, il donna cependant des instructions pour l’acquisition de cette Science Sacrée. […]

De plus, le même Porphyre mentionne, dans sa Vie de Plotin, un prêtre d’Égypte qui ‘à la demande d’un certain ami de Plotin lui fit voir dans le Temple d’Isis à Rome, le daimon familier de ce philosophe’. En d’autres termes, il fit l’Évocation Théurgique (voir « Théurge ») par laquelle l’Hiérophante égyptien ou le Mahâtma indien d’autrefois, pouvait recouvrir, son propre double astral, ou celui d’une autre personne, de l’apparition de son Ego Supérieur, ou ce que Bulwer Lytton appelle le « Soi Lumineux », l’ « Augoeidès », et s’entretenir familièrement avec Lui.

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     MACHAGISTIA. La Magie telle qu’autrefois on l’enseignait en Perse et en Chaldée ; elle passa d’un niveau de pratiques occultes à celui d’un magisme religieux. Platon, parlant du Machagistia ou Magisme, observe qu’il est la forme la plus pure du culte des Choses Divines.

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     MAGE, ou Magien. De Mag ou Mahâ. Ce mot est la racine du mot « magicien ». Le Mahâ-âtma (grande âme ou esprit) dans l’Inde possédait ses prêtres aux époques pré-védiques. Les Mages étaient les prêtres du dieu du Feu ; nous les trouvons chez les Assyriens et les Babyloniens ainsi que chez les Perses – ceux qui adorent le feu. Les trois Mages, également désignés du nom de rois, dont on dit qu’ils ont fait des cadeaux d’or, d’encens et de myrrhe à l’enfant Jésus, étaient des adorateurs du feu comme les autres et des astrologues, car ils aperçurent son étoile. Le Grand Prêtre des Parsis, à Surat, est appelé Mobed. D’autres dérivent le nom de Megh ; Meh-ab voulant dire quelque chose de grand et de noble. Selon Kleuker, les disciples de Zoroastre furent appelés Meghestom.

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     MAGES (lat.). Nom des antiques prêtres héréditaires et des savants adeptes de Perse et de Médie ; mot qui dérive de Mahâ, grand, lequel plus tard devint mog ou mag, prêtre en pehlvi. Porphyre les décrit (De Abst. iv. 16) comme « les savants qui, chez les Perses, ont pour occupation le service de la Divinité et qu’on appelle Mages »; et Suidas nous apprend que « chez les Perses on appelle Mages les amis de la sagesse (philalethaï). Le Zend Avesta (II., 171, 261.) les divisent en trois degrés :

  1. – les Herbeds ou « Novices » ;
  2. – les Mobeds ou « Maîtres » ;
  3. – les Destur Mobeds ou « Maîtres Parfaits ».

Les Chaldéens possédaient des collèges similaires, ainsi que les Egyptiens : les Destur Mobeds étant identiques aux Hiérophantes des Mystères, tels qu’on les pratiquait en Grèce et en Égypte.

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     MAGIE. La grande « Science ». Selon Deveria et d’autres orientalistes, « la Magie était considérée comme une Science Sacrée inséparable de la religion » par les peuples instruits les plus anciens et les plus civilisés. Les Égyptiens, par exemple, furent l’un de ces peuples les plus sincèrement religieux comme l’étaient et le sont encore les Hindous. Selon Platon, « la Magie consiste dans le service des Dieux et on l’acquiert en s’y appliquant. »

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     MAGIE BLANCHE (La) ou dite « Magie Bienfaisante » est la Magie Divine, dépourvue d’égoïsme, d’amour du pouvoir, d’ambition ou de lucre ; elle s’applique seulement à faire le bien au monde en général, et à son voisin en particulier. La plus petite tentation en vue d’utiliser ses pouvoirs anormaux pour sa propre satisfaction change l’utilisation des dits pouvoirs en sorcellerie ou magie noire.

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     MAGIE NOIRE. Sorcellerie ; nécromancie ou évocation des morts et autres abus égoïstes de pouvoirs anormaux. Cet abus peut être involontaire : cependant c’est encore de la « magie noire » que le fait de produire quoi que ce soit de phénoménal et simplement pour sa satisfaction personnelle.

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     MAGICIEN. Cette appellation, autrefois titre de renom et de distinction, en est arrivée à voir sa signification véritable complètement pervertie. Autrefois synonyme de tout ce qui était honorable et respectueux, de celui qui possédait savoir et sagesse, elle a été ravalée au rang d’épithète désignant celui qui est un simulateur et un escamoteur, bref un charlatan ou celui qui a « vendu son âme au diable », qui mésuse de son savoir et l’emploie à des usages vils et dangereux, si l’on en croit les doctrines du clergé et les dires d’une foule de fous superstitieux qui croient que le magicien est un sorcier et un « Enchanteur ».

Le mot dérive de Magh, Mah, en sanskrit Mahâ – grand ; un homme bien versé dans les connaissances ésotériques.
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     THÉURGE. La première École de Théurgie Pratique (de θεος, dieu, et εργον, oeuvre), pendant la période chrétienne, fut fondée par Jamblique parmi certains Platoniciens d’Alexandrie. Les Prêtres, cependant, qui étaient attachés aux temples d’Égypte, d’Assyrie, de Babylonie et de Grèce, et dont le travail était d’évoquer les Dieux pendant la célébration des Mystères, étaient connus sous ce nom, ou son équivalent dans d’autres langages, depuis la plus ancienne période archaïque.

>Les Esprits (mais non pas ceux des morts, dont l’évocation était appelée nécromancie) étaient rendus visibles aux yeux des mortels. Ainsi un théurge devait être un hiérophante et un expert en savoir ésotérique des Sanctuaires de tous les grands pays.

Les Néo-Platoniciens de l’École de Jamblique étaient appelés Théurges, car ils exécutaient le soi-disant « cérémonial magique », et évoquaient lessimulacra ou les images des anciens héros, des « dieux », et des daimonia (δαιμονια, entités spirituelles divines). Dans les rares cas où la présence de l’ « esprit » tangible et visible était requise, le Théurge devait pourvoir l’étrange apparition d’une partie de sa chair et de son sang – il devait exécuter la Théopée, ou la « création de dieux », par un processus mystérieux bien connu des anciens Tântrikas (et peut-être de quelques-uns parmi les modernes) et des Brâhmanes initiés de l’Inde.

Tel est ce qui est dit dans le Livre des Évocations des Pagodes. Cela montre la parfaite identité des rites et du cérémonial entre la plus ancienne Théurgie Brâhmanique et celle des Platoniciens d’Alexandrie.

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