Notion d’« Adepte » ou « Maître de Sagesse »

  Le mot « adepte » est fréquemment usité depuis un siècle car les écrits théosophiques l’ont mis à l’honneur avec une signification bien précise. Le sens premier du terme « Adepte » est « qui adhère à une association, une doctrine philosophique ou à une religion ». Toutefois, avec un « A » majuscule, ce mot définit une autre adhésion : il s’agit de celui ou celle qui adhère — et œuvre constamment à cette fin tout au long de ses vies sur Terre — à ce que l’on appelait dans la lointaine Atlantide « La Bonne Loi ». Tous ceux et celles qui voulaient le Bien de l’Humanité — en percevant clairement le programme spirituel et non l’enlisement dans la matière, fondé souvent sur des pratiques de magie noire — étaient appelés « Les Adeptes de la Bonne Loi » ; en Égypte, ils furent nommés plus tard, une fois l’Atlantide disparue, « Les Gardiens de la Doctrine du Ciel Étoilé ». Les Adeptes, dans le sens que l’on vient de définir, sont donc ceux et celles qui, ayant parfaitement maîtrisé leur propre nature animale (sens de la possession, violence, égoïsme, peurs, etc.), ont développé une telle Compassion et une si grande Compréhension de l’Univers et des êtres humains ainsi que de tous les règnes de la Nature qu’Ils sont considérés comme des êtres humains véritablement accomplis et devenus « divins ». Ce mot est synonymique de l’expression « Maître de Sagesse ».

1° – L’Adeptat est un état conquis par la transmutation de la nature humaine

Un Maître de Sagesse écrivait à la fin du siècle dernier : « On n’est pas fait Rose+Croix ; on le devient… ». Il signifiait ainsi que l’Adeptat (« l’État de Rose+Croix », selon le symbolisme propre à la Tradition Occidentale) n’est pas offert à qui que ce soit mais qu’il résulte d’un long et pénible travail de l’être humain sur soi-même. En effet, tous les êtres qui suivent, consciemment ou inconsciemment, une quête humanitaire et/ou spirituelle œuvrent, de fait, sur leur propre structure psychologique et mentale, agissent sur celle-ci et, lentement, progressivement, ils la transmutent.

Toutefois, celui ou celle qui, en toute conscience se décide de suivre une certaine ascèse psychique et mentale afin de changer sa nature humaine entre, sans le savoir peut-être, sur la Voie qui mène, à terme (en plusieurs vies), à l’Adeptat.

Cette transmutation tant soulignée vise les caractéristiques essentiellement animales en nous avec tous leurs corollaires de pensées, d’émotions et de comportements sociaux. Notre « égo » est dans la ligne de tir car il est fondé sur la « peur » de perdre (tout et n’importe quoi), sur notre avidité à happer ce qui nous entoure, à saisir tout ce qui autour de nous nourrit la sensation, l’émotion et l’idée que nous nous faisons de nous-même (valorisation, croissance, etc.) et qui, souvent avec violence, tend perpétuellement à construire et à consolider ce « moi ». C’est ce changement radical des composantes de l’être humain au bénéfice de valeurs altruistes, universelles et spirituelles qui mène celui-ci à l’Adeptat. Ce Chemin n’est pas facile.

2° – L’Adhésion à une Doctrine Philosophique à caractère Occulte offre les moyens de cette transmutation

Les moyens théoriques et pratiques qui permettent de réaliser la transmutation de la nature inférieure (animale) de l’homme en sa Nature Divine, encore assoupie en lui, sont :
  • la Connaissance de l’être humain et des Lois Universelles qui régissent son évolution en Conscience ;
  • l’application de cette Connaissance.
Ceci est un ensemble que la Doctrine Hermétique ou « Doctrine Secrète » a divulgué ouvertement, il y a extrêmement longtemps, puis de façon secrète. L’aspect théorique a son très pâle reflet dans les Religions (face exotérique de l’Enseignement). L’aspect pratique n’a jamais — depuis la période historiquement acceptée (trois millénaires) — été publiquement exposé : il s’agit des exercices pratiqués dans le cadre du Mahamoudra, la face ésotérique du Tantrisme de la Main Droite, de la Catharsis théurgique alexandrine, des pratiques kabbalistiques purificatrices, etc. Ce tout, venant d’Orient ou de l’Occident méditerranéen, sans oublier les rites cathartiques celtes, était autrefois recouvert du nom de « Magie Divine » ou de « Magie » (sans autre qualificatif) car, dans le concept des Anciens, ce mot, de par son étymologie, gardait immanente la référence à la Divinité. La Magie était LA Connaissance par excellence. Par son État, un Adepte possède des facultés insoupçonnées pour la majorité des hommes (vision de l’avenir, compréhension du passé, connaissance du Karma individuel — s’agissant de leurs Disciples — et du Karma planétaire, connaissance de l’action juste, etc.) ainsi que des qualités inhérentes à son État : la Sagesse (mot incompréhensible, en réalité, de notre point de vue humain), la Compassion, la Patience, etc.

L’ensemble de tous les Êtres ayant atteint le stade de l’Adeptat est ce qui est traditionnellement appelé « La Fraternité de Lumière » ou encore « La Grande Loge Blanche ».

Établie pendant des millénaires au Nord-Ouest de ce qui devint le Tibet, elle eut une antenne importante durant des siècles aussi bien dans le Nord de l’Inde, le Nord de la Chine qu’à Ceylan.