La Leçon de l’Égyptien

Comprendre du Centre L’exemple qui nous servira à illustrer très rapidement « l’écoulement des Nombres dans l’Univers » est celui que prenaient autrefois les Prêtres d’Égypte devant enseigner cette Loi Fondamentale aux Néophytes, postulant à une Initiation plus élevée.

Le support en était très simple : une feuille de papyrus.

Le Prêtre entrait dans la salle d’Études et montrait, sans prononcer un seul mot, à l’assistance silencieuse le Disque Solaire Ailé, Symbole du Divin, qui s’étendait sur un mur, derrière lui. Il regardait tantôt les élèves, tantôt le Disque. Puis, il prenait une feuille de papyrus et, en la tenant bien haut entre le pouce et l’index de la main gauche, il la montrait. De l’autre main, index droit tendu, il montrait à nouveau la feuille, attirant fermement ainsi l’attention des élèves. Ensuite, gardant toujours le silence, de l’index droit, il indiquait la feuille et une face de celle-ci, prolongeant bien son geste, voulant signifier ce que tous tentaient de comprendre. Puis, il indiquait à nouveau la feuille, la première face et la deuxième face. Enfin, de l’index il montrait seulement la feuille. Le cours était fini. Chacun pouvait quitter la salle mais en gardant le silence sur ce sujet sacré. Le lendemain, le Prêtre, toujours silencieux, réitérait devant la même assistance le processus de la veille mais, cette fois-ci, il pliait la feuille en deux, rabattant une face sur l’autre, puis il montrait de la main droite une des deux demi-feuilles séparées par la pliure. Il pointait ensuite la première face de celle-ci et enfin la seconde et revenait sur l’ensemble, montrant la demi-feuille. Il faisait de même avec la deuxième demi-feuille et insistait, d’un geste précis, sur le face à face qui prévalait entre elles. Puis, pour finir, il dépliait la feuille, montrant successivement cette dernière, ses deux faces et, avec une extrême rapidité, il la pliait à nouveau, présentant les deux demi-feuilles ainsi formées. La leçon prenait fin dans le silence perplexe d’une assistance réfléchie. Le lendemain, il reprenait la feuille de papyrus, recommençant à la plier en deux, puis il montrait à nouveau les deux demi-feuilles, séparées par la pliure. Il en pointait les deux recto et les deux verso, quatre faces en tout, et d’un geste enrobant, il montrait l’ensemble ainsi plié. Laissant là les élèves pensifs, il mettait fin au cours dans le même silence. Le lendemain, toujours muet, le Prêtre renouvelait la gestuelle des trois jours précédents mais, une fois la feuille pliée en deux, il la repliait encore en deux. Montrant les quatre morceaux résultant de la deuxième pliure, il en indiquait les quatre recto et les quatre verso, huit faces en tout; puis, du même geste enrobant que la veille, il montrait l’ensemble doublement plié. La leçon s’achevait ici pour ce jour et tous pouvaient partir en silence. Lors de la leçon du cinquième jour, quand la feuille était deux fois pliée, il pliait en deux celle-ci une fois encore et attirait du doigt l’attention des élèves sur les huit morceaux résultant de cette troisième pliure. Selon l’habitude, il en indiquait également les huit recto et les huit verso, seize faces en tout, et enrobait d’un geste l’ensemble. Ce jour-là, il laissait la feuille ainsi, trois fois pliée, et mettait fin au cours dans le silence requis. Le sixième jour, devant l’assistance interrogative, il prenait la feuille telle qu’il l’avait laissée la veille, pliée en deux, trois fois de suite, et, d’un geste rapide, il la dépliait, montrant à nouveau la feuille de papyrus dans son état initial. Puis il montrait le Disque Divin, les deux Ailes et la triple série de plumes composant chacune de celles-ci.
Enfin, de son index droit, il pointait le Centre du Disque et, en partant du haut de la Circonférence, il suivait cette dernière en tournant bien vers la droite ; une fois le Cercle fermé, il traçait du doigt, au sein de ce Disque et d’un geste continu, le côté droit, puis la base et enfin le côté gauche, d’un Triangle équilatéral dont les pointes touchaient bien la Circonférence. Finalement, il érigeait dans le Triangle un Carré dont un côté se fondait dans la base de la figure précédente. Le septième jour, la feuille de papyrus n’était plus là; seul le Disque Divin était porté à l’attention de tous. Ne traçant plus quoi que ce soit, le Prêtre pointait longuement de son index droit le Centre, tout en regardant fixement les élèves. La leçon était vraiment finie. Il n’y avait pas de huitième cours. En sept jours, les élèves avaient reçu le support de leur longue méditation future, devant encore et toujours garder le silence sur le fruit de leurs investigations… la Formation de l’Univers et la Loi des Nombres.  

 

L’intégralité du texte contenu dans ces pages et intitulé « La Leçon de l’Égyptien » est extrait de l’ouvrage d’Alexandre Moryason « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien », Chapitre II, pages 62 à 79. Cet extrait (texte et notes) est protégé par copyright — tout comme l’ensemble de ce site.