Giordano Bruno l’homme « ivre de Dieu »

Giordano Bruno (1548-1600)

Alfred Fouillée (1838-1912) figure encore dans les manuels d’histoire de la philosophie. Hormis quelques thésards, personne ne le lit plus ; pas même son œuvre majeure : « L’Avenir de la métaphysique fondée sur l’expérience ». Son épouse n’a guère plus de chance : on ne connaît même pas son prénom ; elle est, selon les usages de l’époque, Madame Alfred Fouillée. Mme Fouillée a pourtant publié, en 1877, l’un de nos plus immenses succès de librairie, « Le Tour de la France par deux enfants ». Mais cette discrète personne avait choisi de placer ce monument pédagogique, patriotique et laïque sous un étendard militant. Elle signa son livre : G. Bruno. Un pseudonyme en forme de manifeste anticlérical. En 1877, le bûcher de Giordano Bruno flambait encore.

Il brûlait toujours en 1929 lorsque Mussolini et Pie XI négociaient la normalisation des relations entre l’Eglise catholique et l’Italie fasciste. Le cardinal Gaspari, le secrétaire d’Etat du pape, veut qu’on détruise la statue de Bruno érigée en 1889 sur Campo dei Fiori, le lieu de son supplice. Le Duce refuse et les accords de Latran épargneront Bruno. Mais par revanche, le Vatican, en 1930, canonise le cardinal Bellarmin qui condamna à mort le philosophe. On n’a pas fini de se battre autour de cette affaire vieille de quatre siècles. Tout récemment encore, la semi-réhabilitation de Galilée, si l’on en croit l’ouvrage publié sous la direction du cardinal Poupard, a donné au Vatican l’occasion de rappeler que « la condamnation pour hérésie [de Bruno], indépendamment du jugement qu’on veuille porter sur la peine capitale qui lui fut imposée, se présente comme pleinement motivée » puisque sa défense et illustration des théories de Copernic « ne prête aucun intérêt aux raisons scientifiques ». Bruno pouvait brûler en toute légitimité puisque la science, rétrospectivement, lui a donné tort. On a compris à ces quelques exemples que Giordano Bruno n’est plus, et depuis longtemps, un philosophe, un cosmologue ou un écrivain : c’est un symbole. Sa figure et sa mort ont dévoré sa vie et son oeuvre. Sans le lire, on le consacre héros de la pensée et de la modernité, selon cette étrange logique qui voudrait lier l’étendue d’un génie à la force de la répression qui s’exerce contre lui. Ce militantisme paresseux a quelques excuses : lire Bruno n’est pas toujours une partie de plaisir. Ses dons littéraires ne sont pas en cause, mais nos propres manques : Giordano Bruno est un métaphysicien de la Renaissance. Il manie des concepts qui ne nous sont pas toujours familiers et il le fait dans des formes rhétoriques et dans des systèmes de références qui ne sont plus les nôtres. Ne regrettons pas trop cette obscurité : les contemporains de Bruno, déjà, se repéraient à la chandelle dans le labyrinthe de ses écrits et de ses prédications, et souvent s’y perdaient. Était-il catholique déviant, luthérien, calviniste ou bien athée ? hérétique ou païen ? Admirateur d’Erasme ou adversaire acharné des humanistes ? Il y a au moins trois raisons pour que la réponse de Bruno à ces questions ne soit pas claire. La première est qu’il cherche : il essaie, il expérimente, il rejette, il intègre, il exclut. Il est l’homme des hypothèses et des spéculations. Mais comme, dans le même temps, il est doté d’un tempérament impétueux, d’un caractère de cochon (il aime les injures zoologiques) et d’un orgueil démesuré, ce grand ami de la sagesse donne souvent l’impression de se quereller avec ses propres idées, ou du moins avec celles qu’il professait la veille encore. L’unité spirituelle de Bruno est moins à chercher dans tel ou tel aspect de sa pensée que dans cette extraordinaire volonté de s’arracher à la tradition qui subordonnait la philosophie à la théologie. De quoi, en effet, finir sur un fagot. La seconde raison de sa relative obscurité, c’est la prudence. Bruno ne se sentait aucune appétence pour le martyre. Il récriminait et polémiquait, certes, et comme il était d’usage de le faire en son temps : en traitant ses adversaires d’ânes, de scorpions, de porcs et de vipères. Il condamnait en bloc les grammairiens, les dialecticiens, les versificateurs et, aussi, « la nouvelle peste », les réformés, « monstres d’ignorance, d’homosexualité, de délinquance et de bestialité ». S’il avait possédé un peu de pouvoir, il les eût envoyés se faire pendre, griller ou décapiter ; c’était le discours de l’époque . Après Hus à Prague, Dolet à Paris, Servet à Genève : les intellectuels jouaient leur tête. Raison de plus pour masquer le fond de ses opinions et croyances quand le lieu ne se prête pas à leur franche exposition. Bruno adore livrer ces combats singuliers, ces joutes métaphysiques qui sont à la noblesse de l’esprit ce que les tournois sont aux chevaliers. Mais il a soin de se protéger par une solide et opaque armure scolastique. L’art de dire, enfin, ne se sépare jamais chez lui d’un art de taire. La vérité ne se délivre pas sans précaution au vulgaire et il convient de savoir rompre l’os si l’on veut goûter la moelle. L’hermétisme est une pédagogie de la connaissance. Le précurseur de Spinoza est aussi un héritier des kabalistes et de la gnose. Il verse souvent son vin nouveau dans de vieilles outres. Il jongle avec l’occulte aussi savamment qu’avec le réel ; il y a toujours chez lui un peu de magie dans la médecine, un peu d’astrologie dans la mécanique céleste et pas mal de fantastique dans l’exercice de la raison. Le penseur moderne de l’infinité de l’Univers et de l’immortalité de la matière avait aussi un pied au Moyen Age. C’est ce grand écart, ce décentrement constant qui font le charme et la grandeur de la Renaissance finissante et baroque. On y manie avec la même fougue l’esprit critique le plus fin et les prédictions apocalyptiques, les mathématiques et la divination. Ou encore, comme Bruno, la philosophie la plus audacieuse et l’exposé virtuose des techniques de la mémoire, héritées de Raymond Lulle et de Pierre de Ravenne. Pour se promener dans l’œuvre de Bruno avec quelque profit, il est donc utile d’avoir un guide. Bertrand Levergeois est le plus savant qui soit. Nous lui devons déjà la traduction et la présentation de trois livres importants du dominicain (défroqué) de Nola : « L’Infini, l’univers et les mondes », « L’Expulsion de la bête triomphante » et « La Cabale du cheval Pégase », dans des éditions honorables. Bertrand Levergeois circule dans la philosophie de la Renaissance comme s’il y était né. Au point parfois d’oublier les pauvres lecteurs qui ont le malheur de voir le jour quatre siècles plus tard. C’est un guide mais qui marche parfois si vite dans des ruelles qu’il connaît si bien qu’il en égarera plus d’un. Il a, bien sûr, raison de réagir contre la « brunomanie » dominante et de préférer l’exposé avéré de la vie et de la pensée de Bruno aux légendes orientées qui courent depuis son exécution. Avec lui, nous ne risquons pas de rêver. Un oeil sur le livre et l’autre sur d’épais manuels d’histoire de la philosophie, nous sommes sommés de comprendre les antécédents, les substrats et les enjeux de querelles sur l’immanence divine ou sur l’homogénéité ontologique auxquelles les carences de notre enseignement en matière de scolastique et de coupures de cheveux en quatre nous ont mal préparé. Il aurait fallu, quitte à sacrifier quelques précieux détails, tracer des perspectives, décrire des stratégies, mesurer des enjeux intellectuels, sociaux et politiques, problématiser, donner des exemples ; bref nous faire les spectateurs et les complices de l’intelligence d’une démarche et des vicissitudes d’un destin. Giordano Bruno est un penseur immense et compliqué ; il est légitime de ne pas le réduire, mais c’est mauvaise tactique que d’abandonner à d’autres, moins savants ou moins scrupuleux, le soin de le faire connaître et comprendre. Bertrand Levergeois, heureusement, ne s’est pas toujours replié derrière les hautes et grises murailles de la science et du patois universitaires. Son amour pour Bruno est trop vif pour le faire se tenir dans les limites du cours magistral. Et la vie de Bruno est trop aventureuse aussi. Il y a donc dans ce livre bien des pages réussies. On y sent enfin souffler des tempêtes, se fracasser des idées, se creuser des gouffres. Le petit moine de Nola, cet « oiselet d’Italien » comme on l’appelait à la cour d’Henri III, y apparaît dans toute sa hargne, ses vertiges et sa grandeur tragique. Errant à travers une Europe de tous les dangers, chassé de partout, excommunié à Rome, à Genève et à Wittenberg, renvoyé à Oxford, menacé à Paris, trahi à Venise, torturé dans les geôles du pape. Autour de lui, après le beau printemps de la Renaissance, un continent en proie aux guerres intestines, à la peur, à la peste et qui semble reculer devant l’avenir qui s’offre à lui. En lui, une véritable folie de comprendre le monde et son pourquoi et de se forger des armes pour y parvenir. C’est Joyce, évoquant Bruno dans un article du Daily Express de Dublin, en 1903, qui écrivait : « L’homme ivre de Dieu, ce n’est pas Spinoza mais Bruno. Plus que Bacon ou que Descartes, nous devons le considérer comme le père de la philosophie moderne. »

Pierre Lepape (© Le Monde – 02 Juin 1995)

  GIORDANO BRUNO Levergeois Bertrand | Éditions Fayard | 170.00 FRF / 25.92 Euros

Le 17 février 1600, Giordano Bruno meurt sur le bûcher de l’Inquisition. Au lendemain des guerres de Religion, en pleine Contre-Réforme, l’Eglise de Rome ne lui pardonne pas son insoumission. Bruno hérétique ? Dominicain de formation, il rompt avec son ordre et quitte l’Italie. A Genève, il s’oppose aux calvinistes qui l’excommunient. A Paris, son art de la mémoire séduit Henri III qui le protège. En Angleterre, il scandalise les docteurs d’Oxford et les puritains. Une troisième fois, il est excommunié par les luthériens allemands. Irrécupérable pour son temps, Bruno marque un tournant dans l’histoire de la pensée occdientale et s’impose comme l’un des plus importants philosophes du XVIe siècle. Ce  » chevalier errant du savoir  » s’inspire aussi bien de Saint Thomas d’Aquin, de Nicolas de Cues que de Ficin. Pourfendeur d’Aristote, il pose, à partir de Copernic, l’existence d’un univers infini, peuplé de mondes innombrables. Paradoxalement, il prône une déchristianisation en soutenant le pouvoir et les intérêts de l’Eglise catholique. Anti-humaniste, il s’insurge contre les grammairiens et leur prétention à la vérité. Poète, il se fait peintre. Des mathématiques à la magie en passant par la colonisation de l’Amérique, il remet en question tout ce qui semble acquis. Exilé, isolé et sans cesse dissident, cet  » académicien de nulle académie  » est longtemps resté prisonnier de ses mythes : Bruno l’athée, l’espion ou le moderne. Contrairement à Galilée, il est toujours rejeté par l’Eglise de Rome.

Table des matières: L`apprentissage de l`exil. Nola : l`horizon de l`enfance. Naples : les premiers maîtres. Frère Giordano : le dominicain. La rupture. Genève : l`excommunication calviniste. Toulouse : le maître de philosophie. La voie royale. Le Coup de théâtre : Bruno écrivain. La métamorphose de la mémoire : de Circé à Lulle. Un splendide isolement. Londres-Oxford-Londres. Un souper de trop : Bruno copernicien. Les visages de l`Un : le repli offensif. L`infini et les mondes : la parole en péril. La déchristianisation : le grand virage. Au pays des ânes : les vertus de l`ignorance. La connaissance héroïque : Bruno furieux. La fuite en avant. Retour à Paris : l`affaire Morente. Les années allemandes : l`excommunication luthérienne. La magie : une politique de l`amour. Les poèmes de Francfort : une volonté de synthèse. La trahison de Mocenigo : le procès vénitien. Le choix du bûcher : le procès romain. La  » brunomanie « .

DES FUREURS HÉROÏQUES Bruno Giordano | Éditions Les Belles Lettres | 170.00 FRF / 25.92 Euros ou  295.00 FRF / 44.97 Euros

Apparemment, il s’agit d’un « simple » recueil de poèmes et de devises, commentés sous forme de dialogues. Le sujet, toujours en apparence en est la casuistique amoureuse, dans la lignée de Pétrarque et de Ficin. En réalité, il s’agit d’un ouvrage profond qui traduit l’itinéraire mystique de Bruno et révèle ses pensées.

DE L’INFINI, DE L’UNIVERS ET DES MONDES Bruno Giordano | Éditions Berg International | 95.00 FRF / 14.48 Euros

« Giordano présente aujourd’hui au [lecteur] les semences choisies et bien ordonnées de sa philosophie morale, non pas pour qu’il les admire comme des nouveautés, ni ne les reconnaisse ni ne les comprenne comme telles, mais pour qu’il les examine, les considère et les juge, acceptant tout ce qu’il doit en accepter, excusant tout ce qu’il doit y excuser, défendant tout ce qu’il doit défendre contre les grimaces et le sourcil froncé des hypocrites, le nez et la dent des imbéciles, la lime et le sifflet des pédants. » Giordano Bruno

Pour vos livres rares, anciens ou épuisés, vous pouvez consulter :   Annuaire Electronique International des Librairies de Livres d’Occasion Livre-rare-book   The Internet resource for the world of the Antiquarian Book Antiqbook (en français)
Tous les ouvrages proposés sont disponibles :   dans les Librairies ésotériques francophones   dans toutes les Librairies générales sur commande   dans les Librairies générales du Web (liste succincte des plus connues)   FNAC  | ALAPAGE | CHAPITRE  | FURET DU NORD | AMAZON | DECITRE | PROXIS    dans les Librairies spécialisées de l’Ésotérisme sur le Web ASTRES | LES CHEMINS D’HERMÈS | L’ARBRE SACRÉ | ÂMES DE LUMIÈRE LIBRAIRIE VICTOR HUGO | L’ESPACE 

Giordano Bruno Œuvres complètes

Giordano Bruno (1548-1600)

PLUS on est intelligent, plus on est couillonné… » Telle serait sa dernière phrase. Il l’aurait prononcée distinctement, juste avant qu’on ne fixe le mors de bois destiné à l’empêcher de parler, de hurler une dernière fois. L’homme est nu. Il a cinquante-deux ans. La foule l’entoure. Le bûcher consume ce corps qui n’a cessé de rire, de penser, de s’émouvoir et de provoquer. C’est à Rome, le 17 février 1600, sur le Campo dei Fiori. Giordano Bruno n’a pas cédé devant l’Inquisition. Il n’a rien abjuré de sa vision du monde. Ses livres ont été brûlés place Saint-Pierre. A présent, lisons. Encore faut-il, pour cela, apercevoir puis écarter diverses figures de ce philosophe artiste. Elles aident à l’approcher, mais risquent aussi d’égarer. Celle du rebelle errant est la mieux connue. Filippo Bruno naît à Nola, non loin de Naples, en 1548. Enfant doué, il manie dès sept ans le latin couramment. Filippo change de prénom : pour entrer à dix-sept ans dans l’ordre des dominicains, il se fait appeler Giordano, comme le maître qui lui a fait découvrir la philosophie chez Averroès. Avide de tout lire et de tout éprouver, il rompt ses vœux dix ans plus tard. Et les voyages commencent. De Venise, où il publie à trente ans son premier livre, aujourd’hui perdu, à Venise, où l’Inquisition l’emprisonne quatorze ans plus tard, son chemin passe par Genève, Lyon, Montpellier, Toulouse, Paris, Londres, Oxford, Paris, Wiesbaden, Marbourg, Prague, Francfort, Zurich. Trois fois excommunié : par les calvinistes à Genève, les luthériens à Wittenberg, les catholiques à Rome. Et toujours en joie dans la fuite. Il multiplie les textes et les imprudences, joue de tous les registres, du théâtre au pamphlet, du sarcasme au traité. Jusqu’aux cachots de la fin, où il macère sept ans. Torturé peut-être, mais sachant ne pas se renier. Mal protégé par les politiques, ennemi de tous les pédants, amoureux de la vie sous toutes ses formes : étoiles, animaux, coucheries, livre…, Giordano Bruno a fait de son existence un roman picaresque. Mais ce tragi-comique, s’il est parlant, est pour une part un leurre. En suivant la trajectoire de cette « comète à travers l’Europe » — la formule est de Hegel, — on risque d’oublier de lire son œuvre. Le nomade hérétique et martyr est une belle figure. Son attrait ne doit pas détourner des textes du philosophe. Des textes difficiles à lire. D’abord pour des raisons toutes matérielles : une grande partie de ses ouvrages, rédigés en italien ou en latin, ne sont pas encore traduites en français. Ensuite parce que leur contenu et leur forme déconcertent. Bruno n’aime guère les exposés systématiques ni les traités pesants. Philosophe à sang chaud, il préfère les dialogues, les polémiques, les formes poétiques, les allusions et les allégories. Dernière difficulté : on ne sait, en le lisant, où le ranger. UN précurseur ? Cela semble évident. Combattant l’autorité d’Aristote et la dogmatique de l’Eglise, il participe du grand ébranlement intellectuel où se constituent les savoirs scientifiques modernes, depuis Copernic, Kepler et Galilée, ses contemporains — jusqu’au Siècle des Lumières. Et il imagine plus loin que les astronomes de son temps. L’univers, selon Bruno, est dépourvu de centre. Dans ce cosmos infini et en incessante mutation, existe à ses yeux une multitude de mondes divers. Un siècle avant Fontenelle et ses Entretiens sur la pluralité des mondes habités (1686), cet « académicien sans académie », comme il se dénomme, affirme que la vie dans l’univers n’est pas une rareté. Car Dieu est partout. Loin d’être une cause première, séparée, extérieure, transcendante, il est d’après Bruno un principe actif au sein de chaque chose, fût-elle infime. Ce Dieu immanent que le monde accompagne nécessairement (non c’é Dio senza mondo : pas de Dieu sans monde) annonce le « Dieu, c’est-à-dire la Nature » de Spinoza. C’est également Leibniz que Bruno préfigure. Dans son traité en latin intitulé De la monade, il soutient que chaque existence, même élémentaire, contient en elle la totalité du divin. Alexandre Koyré, parlant de la vision « puissante et prophétique » de Bruno, ou Ernst Cassirer, soulignant que pour ce philosophe « la force de la raison constitue l’unique mode d’accès à l’infini », avaient bien vu cette face de sa pensée tournée vers l’avenir. Il en est une autre tournée vers le passé. S’il se bat contre les dogmes de son temps, pourfend la scolastique et les « balourdises diplomées », Bruno reste fortement tributaire d’un outillage intellectuel hérité de la tradition. Ses travaux sur les arts de la mémoire, inspirés principalement de Raymond Lulle, appartiennent à ce registre. Il s’inscrit par ailleurs dans diverses lignées de penseurs de l’hermétisme, quêteurs de gnose, théoriciens de la magie, vitalistes attribuant à tout corps physique une âme vivante. De telles intuitions ne mènent pas à des calculs. Du coup, les interrogations cosmiques de Bruno ne peuvent conduire à des connaissances scientifiques. Ce n’est pas un homme du savoir, au sens que ce terme prend après Galilée. C’est un visionnaire, un penseur d’imagination, une flamme ondoyante. L’avènement de l’exactitude objective, des expérimentations, des lois mathématiques range ce genre de mage au fond d’un placard. VOILÀ qu’il en sort un écrivain. Pour lire Bruno, puisque cela redevient possible, sans doute faut-il, sans les oublier, mettre de côté le rebelle martyr, le prophète des idées neuves et le gardien des vieux secrets. Se souvenir constamment qu’il invente, en écrivant, de nouveaux dispositifs pour la pensée, entre dérision et décision, entre cosmique et comique. Ce n’est pas par hasard si James Joyce, sur qui Bruno exerça une influence déterminante, fait de lui, « plus que Bacon ou Descartes », « le père de celle qu’on appelle la philosophie moderne ». Ecrivain d’une pensée instable, éclatée, où la bêtise et le divin se frôlent, Bruno mêle scatologie et cosmologie, langue savante etpopulacière. Chandelier, sa première œuvre conservée, publiée en italien à Paris en l’an 1582, est une longue comédie débridée, sans intrigue qui se tienne, mais d’une verve infinie. On y voit, par exemple, des « pédants mastiquer des théories, flairer des opinions, cracher des maximes, pisser des citations ». On y pressent déjà le boudoir des libertins : « Une des femmes de cette histoire décochera des regards célestes ; elle vous fera voir combien sont enflammés ses soupirs, aquatiques ses méditations, terrestres ses désirs, aériennes ses fouteries. » Loin de la philosophie ? Pas sûr. Bruno pense en riant, en pleurant, en injuriant, en aimant, en s’émerveillant, en changeant de ton, de registre, de phrase. Il voulut être tout _ aussi changeant, multiple et imprévu que le réel. Aussi n’a-t-il pas seulement parcouru l’Europe des universités, des églises et des cours royales. Il a voyagé d’abord entre les langues et les disciplines, décentrant l’écriture et la pensée. Semblable à l’âne qu’il dépeint tour à tour répugnant, oisif, arrogant, puis laborieux, endurant, obstiné, Giordano Bruno explore interminablement les marges où savoir et ignorance se rencontrent. Il brûle encore.

© Roger Pol (paru dans Le Monde du 12 Mars 1993)

  ŒUVRES COMPLÈTES T1 : LE CHANDELIER traduit de l’italien par Yves Hersant — préface et notes de Giorgio Barberi Squarotti BRUNO GIORDANO | Éditions LES BELLES LETTRES | 215.00 FRF / 32.78 Euros

L’œuvre de Giordano Bruno (1548-1600) reste largement méconnue du public français. La présente collection, qui devrait comporter une vingtaine de volumes, se propose d’offrir une édition critique complète de ses textes. Le « Chandelier » est une comédie en cinq actes, publiée à Paris en 1582, violente parodie du théâtre italien de la Renaissance.

ŒUVRES COMPLÈTES T2 : LE SOUPER DES CENDRES traduit de l’italien par Yves Hersant — préface Adi Ophir BRUNO GIORDANO | Éditions LES BELLES LETTRES | 240.00 FRF / 36.59 Euros

En cinq dialogues, G. Bruno propose une triple réflexion : sur l’état de l’univers, sur l’état de l’Angleterre et sur l’état du discours. La cosmologie brunienne y côtoie en effet le récit d’une étrange équipée dans les rues de Londres ainsi qu’une attaque en règle des savants d’Oxford, de leur science et de leur rhétorique aristotéliciennes. « Voici alors apparaître l’homme qui a franchi les airs, traversé le ciel, parcouru les étoiles, outrepassé les limites du monde… En pleine conformité avec les sens et la raison, c’est lui qui avec les clefs de sa compétence a ouvert par ses recherches ceux des cloîtres de la vérité auxquels nous pouvions avoir accès. Il a mis à nu la nature, que des voiles enveloppaient ; il a dénoué la langue des muets, qui ne savaient ni n’osaient démêler l’écheveau de leurs pensées ; il a rebouté les boîteux incapables de parcourir en esprit le chemin inaccessible au corps vil et périssable. »

ŒUVRES COMPLÈTES T3 : DE LA CAUSE, DU PRINCIPE ET DE L’UN traduit de l’italien par Luc Hersant — préface de Michèle Ciliberto BRUNO GIORDANO | Éditions LES BELLES LETTRES | 275.00 FRF / 41.92 Euros

Ce dialogue aborde les grands thèmes de la métaphysique : rapport entre Dieu et le monde, nature de l’âme, structure du monde matériel. Pour Giordano Bruno, qui s’en prend à toute la tradition métaphysique et théologique, les principes matériel et formel ne font qu’un : il procède à une très importante réévaluation de la matière.

ŒUVRES COMPLÈTES T4 : DE L’INFINI, DE L’UNIVERS ET DES MONDES traduit de l’italien par Jean-Pierre Cavaillé introduction de Miguel Angel Granada — notes de Jean Seidengart BRUNO GIORDANO | Éditions LES BELLES LETTRES | 305.00 FRF / 46.50 Euros

Dans ce texte essentiel pour les historiens des sciences et de la philosophie, publié à Londres en 1584, Giordano Bruno expose ses thèses sur l’infinité de l’univers, attaquant les positions prises par Aristote dans le « Traité du soleil ». Le De infinito expose la conception de l’infini, de l’univers et des mondes qu’avait Giordano Bruno. Dans ce dialogue apparaît pour la première fois la conscience que Bruno a de sa mission de philosophe : détruire la fausse image de l’univers défendue par les péripatéticiens, autrement dit détruire les chaînes qui ligotent l’homme à l’intérieur d’un espace clos, et plus encore : détruire les hiérarchies existant entre les êtres vivants. Dans le cosmos infini de Bruno, les ensembles d’atomes les plus petits comme les plus grands ont la même importance : dans l’univers infini, il n’y a pas de centre absolu, et donc tout peut être à la fois centre et périphérie. De première importance pour les historiens des sciences et de la philosophie, ce livre, encore aujourd’hui, présente également le plus grand intérêt pour la manière originale dont il affronte tous les grands thèmes de la modernité. Quatrième volume de la série des Œuvres italiennes de Giordano Bruno, cette édition est complétée par un important appareil critique.

ŒUVRES COMPLÈTES T5 : L’EXPULSION DE LA BÊTE TRIOMPHANTE traduit de l’italien par J. Balsamo — introduction de Nuccio Ordine — notes de M. Pia Ellero BRUNO GIORDANO | Éditions LES BELLES LETTRES | 395.00 FRF / 60.22 Euros

Une critique du protestantisme et de la théologie chrétienne. Préoccupé par le déclin des valeurs parmi les hommes, Jupiter décide d’effectuer une réforme morale en substituant dans le ciel l’image des vertus à celle des constellations païennes. Bruno a écrit ce texte en même temps que son protecteur La Mauvissière écrivait ses « Mémoires », où l’on retrouve les mêmes critiques « politiques ».

ŒUVRES COMPLÈTES T6 : LA CABALE DU CHEVAL PÉGASE traduit de l’italien par Bertrand Levergeois BRUNO GIORDANO | Éditions LES BELLES LETTRES | 175.00 FRF / 26.68 Euros

Le savoir et l’ignorance : tel est le sujet de cet essai philosophique, publié en 1584. Sous forme de dialogues audacieux sont discutés les dogmes scientifiques hérités de l’Antiquité. Bruno, anti-aristotélicien, démonte la pseudologique du scientisme et du positivisme. Le détour par l’ignorance est nécessaire pour accéder à la connaissance d’où la présence de l’âne, (le cheval pégaséen du titre) symbole d’une approche humble du savoir. Satire qui poursuit la critique engagée dans « L’Expulsion de la bête », cet ouvrage présente le portrait du nouveau philosophe : un âne ailé dont le savoir, limité au regard des dieux, doit combattre l’ignorance illimitée des hommes.

 
Pour vos livres rares, anciens ou épuisés, vous pouvez consulter :   Annuaire Electronique International des Librairies de Livres d’Occasion Livre-rare-book   The Internet resource for the world of the Antiquarian Book Antiqbook (en français)
Tous les ouvrages proposés sont disponibles :   dans les Librairies ésotériques francophones   dans toutes les Librairies générales sur commande   dans les Librairies générales du Web (liste succincte des plus connues)   FNAC  | ALAPAGE | CHAPITRE  | FURET DU NORD | AMAZON | DECITRE | PROXIS    dans les Librairies spécialisées de l’Ésotérisme sur le Web ASTRES | LES CHEMINS D’HERMÈS | L’ARBRE SACRÉ | ÂMES DE LUMIÈRE LIBRAIRIE VICTOR HUGO | L’ESPACE 

Présentation

C‘est un insigne honneur que de présenter au public, en qualité d’Éditeur – et après l’heureux travail de Monsieur Dieter Rüggeberg, effectué dans le même sens pendant de longues années – l’Œuvre de Franz Bardon. Celle-ci contient, en effet, plus de révélations dans le domaine de l’Hermétisme, de la Magie et de la Kabbale qu’aucun texte, écrit à ce jour en Occident, n’en fit jamais. Dans un langage simple et accessible à tous, cet Adepte livre en trois ouvrages (« La Chemin de la véritable Initiation Magique »« La Pratique de la Magie Évocatoire »« La Clé de la Véritable Kabbale ») l’Essence de la Connaissance Sacrée que la Tradition Ésotérique Occidentale chercha à tâtons mais qu’elle ne découvrit pas : la pratique ou mise en œuvre de procédés qui permettent à un être humain d’accéder à un état de conscience qualifié de « divin ».

Cette pratique était le fleuron de l’Ancienne Sagesse, diffusée autrefois dans le plus grand secret des Temples d’Égypte et de Grèce, et avait pour nom « Théurgie » ou « Œuvre Divine » tant était manifeste au yeux des Instructeurs d’antan la valeur exceptionnelle d’un Savoir libérateur :

  • se libérer des conditions pénibles de l’existence en respectant toutefois la Destinée ou Karma (compréhension et maîtrise des diverses situations de la vie) ;
  • se libérer des limites de l’appréhension de nos cinq sens physiques en développant nos sens subtils et en s’ouvrant à d’autres Plans emplis de vie ;
  • se libérer des entraves de notre conscience de veille en tendant celle-ci vers l’Esprit.
La Libération, ainsi succinctement décrite, rend implicite la victoire non seulement sur les tribulations de la vie terrestre mais aussi sur la peur de mourir par la connaissance, expérimentée dès ici-bas, d’une existence prévalant outre–tombe. Entouré ainsi des Œuvres grandioses de Franz Bardon, les livres « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien » d’Alexandre Moryason et « Manuel Pratique de Voyance et de développement des facultés occultes » d’Emmanuel Orlandi bénéficient, cela va sans dire, d’un Rayonnement Magistral. Puissent la lecture et surtout la pratique de ces ouvrages contribuer à l’apaisement de la souffrance humaine en ouvrant et en éclairant tout Chemin personnel vers la Victoire de l’Esprit. Tous les ouvrages dont le titre suit sont accessibles directement par ce Site (renvoi à bon de commande) mais ils peuvent être aussi commandés dans les Librairies Ésotériques

Le Chemin de la Véritable Initiation magique

de Franz Bardon

Traduit et annoté par Alexandre Moryason

  Tous les ouvrages de Franz Bardon sont de véritables Chef d’œuvre de la Magie Divine mais « Le Chemin de la Véritable Initiation magique » est la somme sans précédent qui constitue le fondement de toute démarche sérieuse vers la Magie, tant dans ses aspects théoriques que pratiques. Il est le premier « manuel » proprement dit, parmi les autres titres publiés, celui que l’étudiant lit et pratique afin de maîtriser sa nature inférieure et de se développer soi-même en Esprit. Les autres œuvres à caractère « pratique » aussi, ne doivent être abordées, ainsi que le dit l’Auteur lui-même, que lorsque ce premier et fondamental travail aura été fait grâce au « Chemin de la véritable Initiation Magique ».

Partie théorique : Les Éléments, la Lumière, l’Éther, le Karma, le Plan physique, le plan astral, le plan mental, la Vérité, la Religion, Dieu, l’ascèse.

Partie pratique : en Dix Cours ou Dix degrés progressifs, s’attachant, chacun, à donner des exercices développant le corps physique, le corps psychique et le corps mental :
    1. La formation magique du corps mental, du corps psychique et du corps mental.
    2. Autosuggestion ou le mystère du Subconscient, équilibre des Éléments dans le corps psychique, visualisation et maîtrise du corps mental.
    3. Concentration, respiration des Éléments dans tout le corps.
    4. Le transfert de la Conscience, la gestuelle magique.
    5. La Magie de l’Espace, l’accumulation des Éléments dans le corps.
    6. Les propriétés du Mental, le travail avec l’Éther.
    7. La Conscience dans le mental, la création d’Élémentaires.
    8. Le voyage mental ; les Fluides électrique et magnétique et leur maîtrise.
    9. Les miroirs magiques, le voyage astral, traitement des maladies, charge des talismans et amulettes…
    10. Projection mentale dans chaque sphère élémentale, contact avec le Guide spirituel, contact avec les Sphères supérieures, communion avec Dieu, explication de quelques phénomènes : les messages par l’Air, l’invisibilité magique, la lévitation, la mort, la vie.
Un beau livre de 463 pages, relié et toilé avec tranchefile

Pratique de la Magie Évocatoire

de Franz Bardon

Traduit et annoté par Alexandre Moryason

  Cet ouvrage révèle pour la première fois au monde les Véritables Sceaux de Pouvoir et les Qualités ou compétences de plus de 500 Grandes « Intelligences » qui œuvrent dans notre Système Solaire parmi lesquelles nous découvrons de manière exhaustive les Grandes Entités Angéliques mieux connues par l’expression nominative « les 72 Génies de la Kabbale ». Des explications, tant théoriques que pratiques, sont divulguées pour permettre à l’étudiant sérieux en Magie Divine de comprendre et de réussir une Évocation Magique, c’est à dire une réelle manifestation de telle ou telle Intelligence cosmique. L’Évocation d’une Intelligence cosmique, surtout parmi celles de la Sphère invisible (éthérique, astrale et mentale) de Mercure (traditionnellement connues comme étant les 72 Génies de la Kabbale), permet :
  • d’acquérir des Connaissances inouïes relatives à l’Univers, à ses Lois, à l’être humain ;
  • de solliciter quelque bienfait qui sera accordé si le Karma du mage-demandeur le permet.
Première partie :
  • Une Évocation magique (ce qu’elle représente, développement personnel des sens psychiques et mentaux nécessaire pour l’entreprendre sans risques, etc.)
  • le Cercle magique (ce qu’il représente ; comment le tracer) ;
  • le Triangle magique (ce qu’il représente ; comment l’utiliser) ;
  • la Baguette magique (ce qu’elle représente ; comment la fabriquer et la charger d’électromagnétisme) ;
  • l’Épée magique (ce qu’elle représente ; comment la fabriquer) ;
  • la Tunique (ce qu’elle représente ; comment la confectionner) ;
  • l’éclairage des Temples d’Évocation : les lumières colorées et chargées (comment les créer et les charger) ;
  • exemple d’une Évocation magique.
Précision importante : tous les instruments de Magie (Cercle, Triangle, Baguette, Épée, etc.) pour être vraiment aptes à canaliser les forces voulues – ne doivent être faits que par l’opérateur selon un procédé particulier et dans la plus grande discrétion. C’est pourquoi chacun a « son » cercle, « sa » Baguette, « sa » Tunique, etc., qu’il garde loin des regards d’autrui. Deuxième Partie : les Intelligences des Sphères :
  • de la Terre (sphère astrale de la Terre : 24 Intelligences parmi de nombreuses autres : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • entourant la Terre (360 Intelligences œuvrant via les 12 Signes du Zodiaque : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • de la Lune (28 Intelligences Lunaires : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • de Mercure (72 Intelligences communément appelées « les 72 Génies de la Kabbale » ; leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • de Vénus (89 Intelligences : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • du Soleil (45 Intelligences : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs)
  • de Mars (36 Intelligences : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • de Jupiter (12 Intelligences : leur Nom, leurs Compétences et leur Sceau d’Évocation respectifs) ;
  • de Saturne (description de la nature des Intelligences Saturniennes et explication de la difficulté pour un être humain de Les évoquer.)
  • les Sphères au-delà de Saturne : Uranus et Pluton (explications sur ces Sphères) ;
  • Contacts évocatoires par le mental de toutes les Intelligences présentées ;
  • La Talismanie en Magie : ce que sont les Talismans et comment les charger ;
  • les Sceaux détaillés de chacune des Intelligences mentionnées ;
Un beau livre de 495 pages, relié et toilé avec tranchefile contenant de nombreuses illustrations en couleurs. Couverture de protection

La Clé de la Véritable Kabbale

de Franz Bardon

Traduit et annoté par Alexandre Moryason

  Cet ouvrage n’a pas son égal dans la littérature ésotérique, tant orientale qu’occidentale car la Puissance des « Sons Universels » est révélée de façon claire et de manière à pouvoir être « recréée » par l’être humain afin de réaliser telle ou telle chose, à l’instar de la Divinité Créatrice. C’est donc bien le « Verbe Créateur » dont il s’agit ici, par lequel tout vint à l’existence….telle est « La Clé de la Véritable Kabbale » Nous découvrons ainsi :
  • Les Lois de l’Analogie Universelle ou « Lois des Correspondances » ;
  • Les « Lettres Secrètes » ou le « Mystère de la Parole perdue » ;
  • Le Langage Cosmique ou façon de créer des « sons » émetteurs de force créatrice ;
  • Le « Mot » magico–kabbalistique ou « Tétragrammaton » ;
  • Le secret de la formation des Mantras et des Tantras
  • Mysticisme et Magie Kabbalistiques ;
  • Chaque « Son » ou « Lettre » : correspondance avec un ou deux Éléments, avec une couleur, etc. et les forces inhérentes à chaque « Son Universel » ;
  • Les « Formules magiques » : comment elles s’élaborent et comment elles se prononcent ;
  • La « Clé Unipolaire » et sa relation avec l’Espace et le Temps ; son usage ;
  • La « Clé Bipolaire » et sa relation avec le Plan Mental ; son usage ;
  • La « Clé Tripolaire » et sa relation avec le Plan Astral ; son usage ;
  • La « Clé Quadripolaire » et sa relation avec le Plan Matériel ; son usage ;
  • Formation des Incantations entières et complètes afin de maîtriser les Plans matériel, astral et mental ;
  • L’Art et la technique de créer « les Causes » au sein du Plan Akâshique pour obtenir tels effets sur les Plan matériel, astral et mental .
Un beau livre de 254 pages, relié et toilé avec tranchefile

Couverture de protection

Introduction

« L’Un naît du Multiple… et le Multiple surgit de la dissolution de l’Un…» Empédocle d’Agrigente [1]

  Le sujet a longuement été débattu au cours des siècles et sa complexité est bien mise en évidence par une seule question : pouvez-vous dire ce qu’est, par exemple, l’eau ? Elle fait partie de notre environnement connu. Alors, pouvez-vous dire exactement ce qu’est l’eau ? Vous répondrez :
— « L’eau est un liquide ; elle est rafraîchissante si on ne la fait pas bouillir ; elle a la capacité d’ôter les impuretés, de nettoyer, de dissoudre certaines substances ; le corps en a besoin, alors on la boit mais elle doit être douce et non salée comme celle de la mer… »
MoleculeEau
H : hydrogène — hydro et gène — littéralement « qui produit de l’eau », élément atomique le plus simple. O : oxygène — du grec oxus, « acide », gaz invisible, élément clef pour la vie terrestre. 2H + 1O = H2O : une molécule d’eau !
Vous n’avez pas dit ce qu’« était » l’eau. Vous n’avez fait que décrire ses qualités. Poursuivant plus avant dans cette tentative, vous direz: — « Les scientifiques disent que l’eau est un composé de deux molécules d’hydrogène pour une molécule d’oxygène. » Vous donnez une formule chimique[2] mais ne dites toujours pas ce qu’est l’eau en soi. Pour continuer cette investigation, précisez, alors, ce qu’est la pensée ou l’amour, le fait de pouvoir, pour un être humain, penser et aimer. Vous utiliserez des images et des sensations pour définir ce qu’est la pensée et l’amour ; vous en donnerez les différents contenus possibles ; au mieux, si vous le pouvez, vous élaborerez une formule mathématique représentant ce qu’est la pensée ou comparerez l’amour au champ d’une expansion magnétique. Mais la pensée ou l’amour, en eux-mêmes, vous ne pourrez pas plus les définir que vous n’avez pu définir l’eau… non pas parce que vous êtes stupide, mais parce qu’il est impossible, avec l’appareil mental actuel de l’homme, de le faire. Vous expérimenterez les effets de l’eau — agréables ou désagréables — comme vous vivrez les effets de l’amour et saurez que vous pensez. Mais qui aime en vous et qui sait en vous que vous pensez ? Le débat se complique et il ne peut en être autrement. Si donc nous sommes incapables de concevoir ce qu’est, en soi, l’eau, la pensée, l’amour — aucune formule chimique n’a pu déterminer la composante de la pensé ou de l’amour — et ce que nous sommes nous-mêmes, comment pourrions-nous exprimer, véritablement, sans altération possible, ce qu’est l’Immensité Universelle et le Concept le plus inaccessible que la formulation humaine nomme « Dieu » ? Vous utiliserez le même appareil mental pour tenter pareille formulation et vous direz :
— « Dieu est « comme » une chaleur dans le cœur, une paix « indescriptible », une immense Lumière, un ciel infini, une mer sans rivages, etc… »
Intellectuellement[3], vous n’avez pu dire véritablement ce qu’est « Dieu » en Soi ; vous n’avez exprimé que Ses Qualités de même que vous n’avez pu dire ce qu’est l’eau ou l’amour ni ce que vous êtes vraiment vous-même. Or si vous ne pouvez rien dire de la réalité de quelque chose ou de quelque phénomène que vous expérimentez chaque jour, vous ne pourrez pas plus pénétrer la Réalité Divine. Cette impossibilité réside dans le fait que nous raisonnons en tant qu’« entité séparée » : il y a l’autre, « mon ami Jean, par exemple, et moi ; nous sommes deux ; lui et moi, ce n’est pas le même être ; quand Jean a mal aux dents, ce n’est pas moi qui souffre car lui a mal et moi, non… ; la table et moi sommes deux modes d’existence différents : la table est un objet hors de moi, hors de mon corps, et moi, je suis un être animé… » Autant de définitions qui se fondent sur une séparativité entre tout ce qui existe et nous ; effectivement, « la table et moi ne pouvons être confondus… Cette séparativité implique une distance, un espace séparateur : la table est ici — même à un mètre de moi, mais pas en moi — et moi, je suis là. Cet espace, exige, pour être parcouru, du temps : il me faut quelques secondes pour toucher la table parce que, effectivement, elle est à un mètre de mon corps… » Ce développement semblera bien simpliste à ceux qui s’attendent à aborder dans un tel chapitre des concepts d’une extrême abstraction, révélant, selon eux, tout « le sérieux » de la question. Mais qui ou quoi, en eux, est dans cette attente ? Leur intellect. Or, nous l’avons constaté, l’intellect humain ne peut « connaître » la réalité de quoi que ce soit ; il décrira seulement en son propre langage « les qualités » d’une réalité expérimentée (l’eau, l’amour, la pensée) et s’il est intègre, il reconnaîtra, qu’en vérité, il ne « connaît » rien. Même si nous commençons à savoir comment utiliser certaines choses — l’électricité ou certains composants chimiques de la matière dense — savons-nous ce que sont réellement l’électricité et la matière ?
Fondé sur la « séparativité », l’intellect ne peut connaître la « réalité » de quoi que ce soit, la réalité de l’eau, de l’amour, de la pensée, de l’Univers et donc du concept de « Dieu ».
C’est pourquoi l’Univers et le concept du Divin ont toujours été décrits au moyen d’images ou de symboles susceptibles d’éveiller en nous la possibilité d’une appréhension approximative, même indicible, de ce qu’ils sont. Toutefois, la meilleure approche en est donnée par les Mathématiques. Il ne s’agit pas des mathématiques « humaines », fondées sur les critères de la « logique », telle que l’intellect conçoit celle-ci — nous avons des élucubrations mathématiques qui s’effondrent à la moindre démonstration, tout aussi logique, de leurs contraires — mais des Véritables Mathématiques, celles qu’aucune démonstration opposée ne saurait détrôner. Ces Mathématiques, constituant « le fil d’Ariane » dans le labyrinthe de l’intellect, ont été qualifiées de « Divines » parce qu’elles contribuent à la Connaissance du concept de Dieu, de l’Univers et donc de ce que nous sommes. Ce sont celles que Pythagore apprit en Égypte, qu’il enseigna et qui permirent à la science de découvrir, beaucoup plus tard, certaines facettes de la réalité qui nous entoure. Ce « Fil » est « la Loi des Nombres », Loi révélant la Base sur laquelle s’agencent toutes les Forces Universelles. Ceci sera vrai non seulement pour comprendre la réalité du monde physique et plus subtil, mais aussi et surtout, en ce qui nous concerne, pour savoir si une pratique dite « théurgique » est véritablement telle : si c’est bien l’Œuvre Divine qui est mise en activité et non pas une aberration intellectuelle, toute logique en apparence, mais aberration, cependant, menant à un désordre des forces en soi et autour de soi. Ce sont ces Mathématiques que révèlent également l’Arbre de Vie Kabbalistique, leur adjoignant des images, des symboles, afin d’expliquer l’Infini à ce qui est fini — l’intellect — et permettant à l’être humain d’appliquer concrètement ce Savoir pour transmuter ses limites. Ce mode de raisonnement et l’application de la Connaissance dans la vie quotidienne provoqueront l’éveil progressif en l’homme du véritable « appareil captateur » de la Connaissance[4], lequel, ignorant la séparativité, se révélera être Celui Qui Connaît. Et il sera tel, parce qu’il fonctionnera « au cœur » de toute chose, « au centre ». Cette « centralité » de l’être engendrera l’union du Connaisseur (vous, qui voulez connaître) et l’objet de la Connaissance (chaque chose, l’eau, l’amour, la pensée, vous-même, l’Univers et le concept de Dieu) et fera véritablement savoir que c’est seulement au Centre que l’on devient le Tout. Par cette Connaissance le chercheur saura alors que les livres lui ont seulement ouvert le Chemin mais qu’ils n’ont jamais pu lui communiquer l’expérience de l’Essence de l’Univers et de la Divinité. En conséquence, cet ouvrage[5] espère contribuer, comme le font tant d’autres, à l’ouverture du Chemin en proposant une représentation symbolique de l’Univers et du concept Divin mais il ne saurait prétendre décrire véritablement ce qui est.  

 

[1] Philosophe pythagoricien grec (492 à 429 environ av. J.C.); Fragments, XVII, 10-11. [2] Ce n’est que tardivement que la composition de l’eau fut découverte par le physicien anglais Cavendish, à la fin du XVIIIe siècle. Cavendish réussit à démontrer que l’eau était formée d’hydrogène et d’oxygène. A la même époque, en France, Lavoisier réussissait l’opération inverse : faire de l’eau à partir de ces deux éléments. — Chacun sait aujourd’hui que la molécule d’eau est composée de deux atomes d’hydrogène qui entourent un atome d’oxygène. La formule chimique de l’eau est donc H2O. — Ces atomes sont liés entre eux par des forces électromagnétiques importantes. — Chaque molécule d’eau possède deux pôles chargés électriquement : un pôle chargé positivement du côté des atomes d’hydrogène et un pôle chargé négativement du côté des atomes d’oxygène. — Dans une molécule d’eau, les deux atomes d’hydrogène et l’atome d’oxygène complètent leurs couches d’électrons en mettant ceux-ci en commun. a) Chaque atome d’hydrogène, avec un électron seulement en orbite autour de son noyau, a besoin d’un électron supplémentaire pour atteindre un état stable. b) L’atome d’oxygène avec ses six électrons sur la couche externe, en a besoin de deux autres pour compléter celle-ci. Lorsque ces trois atomes instables mettent en commun leurs électrons, ils forment une molécule d’eau stable. (voir le schéma) [3] C’est-à-dire, selon la Doctrine Hermétique, sur le plan du « mental inférieur ». [4] Que la Doctrine Hermétique appelle le Mental Authentique ou Haut Mental. [5] « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien », d’Alexandre Moryason.

L’intégralité du texte contenu dans ces pages et intitulé « La Leçon de l’Égyptien » est extrait de l’ouvrage d’Alexandre Moryason « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien », Chapitre II, pages 62 à 79. Cet extrait (texte et notes) est protégé par copyright — tout comme l’ensemble de ce site.

Frabato le Magicien

de Franz Bardon

Traduit et annoté par Alexandre Moryason

  Le récit voilé et pudique d’un partie de la vie même de Franz Bardon. Ce livre révèle, entre autre, ce que sont au XXe siècle, les Loges de magie noire, notamment dans le contexte terrible du Nazisme avant et après la seconde guerre mondiale. L’auteur met en garde sur ces Ordres de l’Ombre qui réunissent les élites de la finance et de l’industrie mondiale afin de créer un ordre du monde fondé sur la dépendance et l’asservissement : le citoyen disparaît, comme les États d’ailleurs au profit du client lâché sur un vaste marché que devient progressivement la planète. F. Bardon indique aussi comment ces Loges noires attaquent les vrais Adeptes, comment elles ont programmé depuis la nuit des temps la destruction de l’Humanité et occasionné les souffrances de cette dernière, comment, enfin, leur pouvoir est illusoire devant la Lumière de la Véritable Science Magique qui est essentiellement Divine. Cet ouvrage est poignant ; la discrétion et la simplicité de l’auteur sont un gage de ce qu’est un Maître. De nombreuses révélations sont faites, très discrètement et sous couvert du genre romanesque, sur les 99 Loges noires planétaires ainsi que sur la Grande Loge Blanche

Un beau livre de 151 pages, broché.

Les Grands Êtres…

« Les Grands Êtres vivent, rêvent, sentent au-delà du temps, par delà l’Histoire, ce filet complexe d’événements dans lequel nous autres vivons prisonniers. La force de leurs sentiments élevés leur permet de « voir » au loin ce que nous autres osons à peine pressentir ».

  « Cette énorme différence de perspective rend difficile la communication entre « Eux » et « nous ».

  «  Et, cependant, nous avons besoin les uns des autres, d’une façon si intense et parfois si désespérée, que l’histoire des efforts que nous avons faits pour nous relier est remplie de faits mémorables. Peut-être que les pages les plus belles et les plus suggestives de la grande histoire de l’Humanité ne furent, en réalité, que des épisodes plus ou moins heureux de ce dialogue mystérieux, bien qu’il n’apparaisse pas comme tel ou ne soit même pas mentionné… »

Maria Dolorès Fernandez-Figares [1]


[1] article écrit dans « H.P. Blavatsky — Réflexions sur l’actualité de ses Enseignements ésotériques » — Éditions Nouvelle Acropole – 1991- p. 127.

La Leçon de l’Égyptien

Comprendre du Centre L’exemple qui nous servira à illustrer très rapidement « l’écoulement des Nombres dans l’Univers » est celui que prenaient autrefois les Prêtres d’Égypte devant enseigner cette Loi Fondamentale aux Néophytes, postulant à une Initiation plus élevée.

Le support en était très simple : une feuille de papyrus.

Le Prêtre entrait dans la salle d’Études et montrait, sans prononcer un seul mot, à l’assistance silencieuse le Disque Solaire Ailé, Symbole du Divin, qui s’étendait sur un mur, derrière lui. Il regardait tantôt les élèves, tantôt le Disque. Puis, il prenait une feuille de papyrus et, en la tenant bien haut entre le pouce et l’index de la main gauche, il la montrait. De l’autre main, index droit tendu, il montrait à nouveau la feuille, attirant fermement ainsi l’attention des élèves. Ensuite, gardant toujours le silence, de l’index droit, il indiquait la feuille et une face de celle-ci, prolongeant bien son geste, voulant signifier ce que tous tentaient de comprendre. Puis, il indiquait à nouveau la feuille, la première face et la deuxième face. Enfin, de l’index il montrait seulement la feuille. Le cours était fini. Chacun pouvait quitter la salle mais en gardant le silence sur ce sujet sacré. Le lendemain, le Prêtre, toujours silencieux, réitérait devant la même assistance le processus de la veille mais, cette fois-ci, il pliait la feuille en deux, rabattant une face sur l’autre, puis il montrait de la main droite une des deux demi-feuilles séparées par la pliure. Il pointait ensuite la première face de celle-ci et enfin la seconde et revenait sur l’ensemble, montrant la demi-feuille. Il faisait de même avec la deuxième demi-feuille et insistait, d’un geste précis, sur le face à face qui prévalait entre elles. Puis, pour finir, il dépliait la feuille, montrant successivement cette dernière, ses deux faces et, avec une extrême rapidité, il la pliait à nouveau, présentant les deux demi-feuilles ainsi formées. La leçon prenait fin dans le silence perplexe d’une assistance réfléchie. Le lendemain, il reprenait la feuille de papyrus, recommençant à la plier en deux, puis il montrait à nouveau les deux demi-feuilles, séparées par la pliure. Il en pointait les deux recto et les deux verso, quatre faces en tout, et d’un geste enrobant, il montrait l’ensemble ainsi plié. Laissant là les élèves pensifs, il mettait fin au cours dans le même silence. Le lendemain, toujours muet, le Prêtre renouvelait la gestuelle des trois jours précédents mais, une fois la feuille pliée en deux, il la repliait encore en deux. Montrant les quatre morceaux résultant de la deuxième pliure, il en indiquait les quatre recto et les quatre verso, huit faces en tout; puis, du même geste enrobant que la veille, il montrait l’ensemble doublement plié. La leçon s’achevait ici pour ce jour et tous pouvaient partir en silence. Lors de la leçon du cinquième jour, quand la feuille était deux fois pliée, il pliait en deux celle-ci une fois encore et attirait du doigt l’attention des élèves sur les huit morceaux résultant de cette troisième pliure. Selon l’habitude, il en indiquait également les huit recto et les huit verso, seize faces en tout, et enrobait d’un geste l’ensemble. Ce jour-là, il laissait la feuille ainsi, trois fois pliée, et mettait fin au cours dans le silence requis. Le sixième jour, devant l’assistance interrogative, il prenait la feuille telle qu’il l’avait laissée la veille, pliée en deux, trois fois de suite, et, d’un geste rapide, il la dépliait, montrant à nouveau la feuille de papyrus dans son état initial. Puis il montrait le Disque Divin, les deux Ailes et la triple série de plumes composant chacune de celles-ci.
Enfin, de son index droit, il pointait le Centre du Disque et, en partant du haut de la Circonférence, il suivait cette dernière en tournant bien vers la droite ; une fois le Cercle fermé, il traçait du doigt, au sein de ce Disque et d’un geste continu, le côté droit, puis la base et enfin le côté gauche, d’un Triangle équilatéral dont les pointes touchaient bien la Circonférence. Finalement, il érigeait dans le Triangle un Carré dont un côté se fondait dans la base de la figure précédente. Le septième jour, la feuille de papyrus n’était plus là; seul le Disque Divin était porté à l’attention de tous. Ne traçant plus quoi que ce soit, le Prêtre pointait longuement de son index droit le Centre, tout en regardant fixement les élèves. La leçon était vraiment finie. Il n’y avait pas de huitième cours. En sept jours, les élèves avaient reçu le support de leur longue méditation future, devant encore et toujours garder le silence sur le fruit de leurs investigations… la Formation de l’Univers et la Loi des Nombres.  

 

L’intégralité du texte contenu dans ces pages et intitulé « La Leçon de l’Égyptien » est extrait de l’ouvrage d’Alexandre Moryason « La Lumière sur le Royaume ou Pratique de la Magie Sacrée au quotidien », Chapitre II, pages 62 à 79. Cet extrait (texte et notes) est protégé par copyright — tout comme l’ensemble de ce site.